Histoire & Mesure

MORRISSON, Cécile, BRENOT, Claude, CALLU, Jean-Pierre, BAR- RANDON, Jean-Noël, POIRIER, Jacques, HALLEUX, Robert. L'or monnayé I. Purification et altération de Rome à Byzance. Editions du CNRS, Valbonne, 1985, 282 p.

Ce volume présente les résultats de l'analyse par activation protonique de plus de 270 monnaies d'or romaines et byzantines du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale, ainsi que des éléments d'interprétation de ces résultats. Les monnaies analysées se répartissent à peu près ainsi :

On remarque donc que l'effort a porté d'une part sur les IIIe-IVe siècles, d'autre part sur le Xle, mais aussi, et cela est particulièrement intéressant, que l'on a en fait une série continue de 200 à 1350 environ, grâce à laquelle on peut discerner les éléments stables, les évolutions lentes et les changements soudains. Bref, un très bel ensemble de mesures, dont on pouvait attendre des connaissances nouvelles significatives. Disons d'emblée que ces espoirs ne sont pas déçus.

Le volume est divisé en quatre chapitres d'inégale importance.

Le premier est une présentation de la méthode d'analyse par ses auteurs, Jean-Noël Barrandon et Jacques Poirier. Le principe de l'analyse par activation est relativement simple : on « bombarde » l'objet à analyser par un flux mesuré de particules bien définies ; les atomes ayant subi ce traitement se mettent alors à émettre un rayonnement, chaque élément ayant un rayonnement spécifique ; on mesure les paramètres du rayonnement global, et l'on peut ainsi, moyennant certains calculs, déterminer la proportion des divers éléments constituant l'objet. Dans le présent cas, l'activation est produite par un flux de protons, l'opération étant réalisée au cyclotron d'Orléans (CNRS). Les auteurs fournissent une description succincte de cette méthode et la comparent brièvement à d'autres procédés ; ils ont d'ailleurs eu l'excellente idée de faire figurer, dans les grands tableaux de mesures judicieusement fournis en annexe, les résultats publiés obtenus en particulier par deux autres procédés : la mesure du poids spécifique et l'activation neutronique sur micro-pjrélèvements. La premiere, qui ne nécessite qu'un appareillage assez simple, donne au plus un ordre de grandeur de la proportion de l'or dans chaque monnaie. Bien que les auteurs ne le relèvent pas, l'observation des séries de chiffres semble montrer que, dans la zone des 80 à 100 % d'or, la pesée spécifique indique presque toujours une teneur en or sensiblement inférieure à celle que détermine l'activation protonique. Par ailleurs, 47 pièces byzantines

254