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Déclaration de Buea

[liminaire]

Année 1993 51 p. 139
Fait partie d'un numéro thématique : Intellectuels africains
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Déclaration de Buea

E document, que nous publions, est parvenu à la rédaction

de la revue par le biais de la SOAS (School of Oriental and

African Studies) à Londres à qui il a été télécopié depuis le Cameroun. Malheureusement, pour des raisons évidentes de sécurité pour les personnes qui veulent garder Vanonymat, nous ne pouvons pas aller plus avant sur son origine.

«La déclaration de Buea » est assez explicite pour peu que Von suive les événements au Cameroun. On sait que l’espoir de change¬ ment suscité dans tout le pays après le départ d’Ahmadou Ahidjo des affaires, en novembre 1982, s’est vite transformé en cauchemars et désil¬ lusions dont on mesure l’ampleur surtout chez les «anglophones » qui se sentent plus que «marginalisés » et «méprisés » et de surcroît «exploités » — ceci expliquant sans doute cela — par les «francopho¬ nes ». La tournure dantesque prise par les dernières élections présiden¬ tielles où Fru Ndi a la tare congénitale d’être «anglophone » illustre bien la philosophie de la «Déclaration de Buea ».

Mais l’évolution constitutionnelle du Cameroun, passant d’un Etat fédéral à un Etat unitaire et centralisateur, prouve combien les uto¬ pies d’intégration régionale et les mythes fédéralistes auront du mal à prendre corps sur un continent qui sent pourtant plus que jamais la réalisation de ces idées comme une nécessité de tout premier ordre.

A défaut de celle-ci, on verra foisonner, comme des lettres pastora¬ les à la veille des conférences nationales, ce type de déclaration qui n’ose parler de séparatisme pour l’instant. Terminons en disant avoir en arrière-plan, en lisant ce document, la guerre qui ne veut pas dire son nom en Casamance qui n’est pas, elle, anglophone. Mais gageons que les marchands qui ont la quasi-exclusivité de la vente du tripty¬ que fort prisé clan-tribu-ethnie ne risqueront pas la pénurie sur leur étal.

C.M.T.

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