M. KUPFER, Romanesque wall painting in central France : the politics of narrative, Yale University Press, New Haven and London, 1993, 261 p., 16 ill. couleur, 230 ill. noir et blanc.

Marcia Kupfer s'est consacrée depuis plusieurs années à l'étude de la peinture murale romane dans le centre de la France. Nous connaissions déjà ses brillantes analyses du décor peint de l'église de Vicq et nous attendions avec impatience le résultat de ses investigations élargies à la province du Berry. Le livre qu'elle nous offre aujourd'hui, se révèle être un outil de travail indispensable pour qui s'intéresse au corpus berrichon, mais aussi plus largement aux multiples questionnements que soulève l'interprétation des cycles peints destinés à orner les édifices romans.

Composé de scènes, figures et éléments décoratifs qui se structurent en un tout cohérent et signifiant, un cycle peint est un produit complexe à déchiffrer, susceptible d'une pluralité de sens et parla d'une pluralité de lectures. Loin d'être l'orientation exclusive de la recherche en ce domaine, la question des intentions, nécessairement plurielles, est un axe privilégié et essentiel pour déceler les multiples sens des programmes peints. L'analyse des dispositifs plastiques et narratifs, c'est-à-dire le choix et l'agencement des thèmes et motifs, au sein de la construction interne du programme mais aussi à l'intérieur de l'édifice cultuel, ouvre la voie vers la pensée qui a présidé à l'organisation de l'ensemble. Dans cette perspective, parvenir à établir des connexions étroites entre ces constructions mentales tout autant qu'artistiques que sont les cycles peints et les événements historiques particuliers ayant pu interférer dans leur élaboration est un objectif proprement idéal que Marcia Kupfer tente d'atteindre dans cet ouvrage.

C'est dans le dessein de faire apparaître la fonction sociale et politique de l'église peinte que l'auteur circonscrit son étude