4 Des civières de bois sont utilisées pour descendre les corps enfermés en position foetale dans un linceul (en peau d’animal). Ils sont déposés un lit végétal. Des végétaux sont déposés en offrande (dépôts délibérés) à l’intérieur et à l’extérieur du linceul. Les analyses polliniques (40 microéchantillons provenant de 12 individus) couplées aux autres technologies d’analyse des micro‑ et macro‑restes ont montré :

–– Dans le linceul : une dominance de Brassicacées sous forme de bouquet déposé sur la poitrine (Sinapis arvensis, Brassicarapa, Brassica balearica

et Raphanus raphanistrum) et d’autres plantes, comme Apiacées, plantes aromatiques (romarin, myrte),

Erica arbora, Carthamus tinctoria…

déposées vers la tête et sous le corps.

–– A l’extérieur du linceul également des bouquets associant

Asphodelus fistulosus, Cirsium arvense, Cistus monspeliensis, Daucus carota, Conium maculatum ainsi que des offrandes alimentaires comme des figues et des graines de Rubus.

–– Le lit ou coussin sur lequel le corps est déposé comporte des Graminées, des Fougères et des Plantains avec une civière de bois (Arbutus unedo, Pistachia lentiscus, Erica arborea …) L’utilisation de Brassicacées à fleurs jaunes ou blanches donc visuellement attractives, a été documentée dans d’autres tombes. Une autre tombe a montré un traitement différent, il s’agissait peut‑être d‘ une personne importante de la communauté, avec un usage de romarin et de ficaire et dans les cheveux l’usage de gomme de pistachier. Cette étude permet enfin d’approcher les liens étroits tissés entre une société du bronze final et le monde végétal avec des utilisations rituelles de plantes dans la préparation de corps et leur sépulture.

Référence de l’article : The bioarchaeology of ritual and religion ‑ Edited by Alexandra Livarda, Richard Madgwick and Qantiago Riera Mora ‑ Oxbow Books 2018 ‑ Hardback Edition : ISBN 978‑1‑78570‑828‑2 Digital Edition : ISBN 978‑1‑78570‑829‑9 (epub) Coordonnées de l’auteur : Dr Yannick MIRAS ‑ Ingénieur de Recherche CNRS / HDR HNHP ‑ Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique (UMR 7194 / CNRS) Muséum National d’Histoire Naturelle 1 rue René Panhard ‑ 75013 Paris (France) + 33 (0) 1 55 43 27 56 yannick. miras@ mnhn. fr

Ce passionnant sujet fera l’objet d’un article dans le Journal de Botanique.

Actualités ‑ Résumé de la conférence du 21/ 09/ 2018 :

Les plantes addictives et leurs paradoxes

par Michel Botineau

Cette conférence a montré les richesses de la nature entre les différentes molécules addictives des plantes et des champignons ainsi que leurs dérivés issus de la pharmacie chimique comme le LSD 25, avec des propriétés narcotiques, stimulantes et surtout hallucinogènes. M. Botineau a également montré leur influence sur les arts, les lettres, la bande dessinée ou la philatélie sans oublier la thérapeutique mais aussi le tourisme ou la cuisine ainsi que les conséquences du commerce officiel ou de contrebande au travers de conflits armés et de guerre des gangs. Ce riche et complexe sujet fera l’objet d’articles détaillés dans un numéro thématique du Journal de Botanique.

Hommage au Professeur Jean‑Louis Guignard (1931‑2018) par Frédéric Dupont Son père fut herboriste puis titulaire d’une pharmacie rue du Louvre à Paris et sa mère médecin avait repris l’officine à la mort de son père. IL fut un brillant élève puis étudiant, diplômé en 1954 (plusieurs fois lauréat de la faculté) il est rapidement assistant à la chaire de botanique et complète sa formation par une licence en sciences naturelles. Après un long service militaire en Algérie il fonde une famille avec Denise Guyot (également pharmacien). Le couple aura 3 enfants dont deux sont présents à cet hommage. Il soutient une thèse ès sciences naturelles en 1962 «Embryogénèse des Graminées » qui sera couronnée par un prix de l’Académie des sciences et il obtiendra le prix de Coincy de la SBF en1966 et le prix du Conseil en 2005. Maitre de conférences agrégé puis professeur de botanique et de biologie végétale, il rejoint la nouvelle faculté de Châtenay‑Malabry en 1971 dont il en sera le premier doyen. IL fut le botaniste de nombreuses institutions : Commission nationale de la Pharmacopée, Académie de pharmacie, Commission nationale d’Homéopathie, Conseil supérieur d’Hygiène Publique de France. Membre de longue date de la SBF, il en fut le trésorier puis rédacteur d’Acta Compte‑rendu de séances