Couverture fascicule

Armand Abécassis, Puits de guerre, sources de paix. Affrontements monothéistes, Paris, Seuil, 2003

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 311

REVUE DES LIVRES REVUE D’HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE RELIGIEUSES 2005, Tome 85 n° 2, p. 303 à 322 311 (šu ila – i. e. vers la divinité), ici la déesse Ishtar. Depuis la parution de la monographie classique de Fr. Heiler, Das Gebet (1919), on a pu lire bien des généralités sur ce phénomène central de l’activité religieuse – mais rares sont les études qui apportent un véritable fondement documentaire aux hypothèses présentées. C’est bien le cas ici, et c’est ce qui fait la valeur de ce travail : celui-ci est en fait constitué de (ré) éditions de ces séries de prières šu ila, en tenant compte des plus récents progrès de l’établissement des textes et de leur déchiffrement. Après une introduction détaillée sur : 1. «L’art de la prière » (p. 9-38), l’ouvrage s’organise ainsi autour de ces séries de prières de «l’élévation de la main à la déesse Ishtar » : 2. «La structure textuelle » (p. 41-105), autour des séries n° 2 et 31 ; 3. «L’efficace de la parole » (p. 107-154), autour des séries n° 10 et 3 ; 4. «La polysémie » (p. 155-190), autour des séries n° 23 et 4 ; 5. «L’interaction » (p. 191-233), autour de la série n° 1 ; et, enfin : 6. «La ‘ poésie’ » (p. 235-246), autour de la série n° 8. Au vu de ce dossier textuel, où les caractéristiques et la prééminence de la déesse Ishtar dominent naturellement, «l’art de la prière » est étudié à nouveau en Conclusion (7. p. 247-282), alors que le dossier complémentaire des «séries fragmentaires » connues à ce jour (n° 5, 7, 9, 13 et 30) est donné en appendice (8. p. 283-289). Une bonne «Bibliographie » (p. 291-300) et des «Indices » détaillés (p. 301-319) parachèvent ce bel instrument de recherche. La résultante biblique peut ici paraître mince, au premier abord (cf. l’Index, p. 319, qui concerne surtout les Psaumes : 11, 13, 16, 22, 34, 42, 84, 104, 119 et 139), mais il doit être clair que l’apport d’une telle monographie, assez technique, ne se situe pas à ce plan des simples «parallèles » ; c’est tout le contexte littéraire et religieux de la «prière » qui est ici du plus grand intérêt pour le bibliste.

J.-G. Heintz

II. BIBLE : GÉNÉRALITÉS

Armand Abécassis, Puits de guerre, sources de paix. Affrontements monothéistes,

Paris, Seuil, 2003, 235 pages, ISBN 2-02-057323-7. Le puits, pour Armand Abécassis, n’est pas simplement un lieu où l’on vient puiser de l’eau. Situé en dehors du village, il est aussi un lieu de rencontre et d’échange, le lieu où se discutent des questions fondamentales pour l’existence individuelle et collective, un lieu aussi où l’on rencontre l’étranger. Le puits est ainsi le lieu privilégié pour la construction de la communauté et la confrontation avec l’altérité. La Bible rapporte plusieurs de ces scènes qui se déroulent autour d’un puits, des scènes où se nouent des relations matrimoniales, d’autres où se concluent des alliances entre deux peuples, d’autres qui donnent lieu à un débat théologique. Parcourant ces différentes scènes, non pas tant en exégète qu’en philosophe nourri du midrach, Abécassis nous en propose une lecture particulièrement stimulante. À travers les dialogues qui s’engagent à l’occasion de ces rencontres, il montre comment s’y dessinent différents chemins pour arriver à une paix authentique, une paix fondée sur le respect de la pluralité des peuples, des langues et des religions, et qui est «dialogue et enrichissement mutuel, accueil et respect, amour entre les justes et les hommes droits de chaque peuple » (p. 158).

A. Marx