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Amselek Paul (dir.), Théorie du droit et science, coll. « Léviathan », 1994

[compte-rendu]

Année 1994 28 pp. 729-731
Fait partie d'un numéro thématique : Le sang : les veines du social
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AMSELEK Paul (dir.), Théorie du droit et science, Paris, PUF, coll. « Léviathan », 1994, 328 p.

Objet du présent ouvrage collectif dirigé par Paul Amselek, à la suite d'un séminaire du Centre de philosophie du droit de Paris II, les rapports entre théorie du droit et science semblent emprunter deux directions successives. La première aura été, comme le montre A. Dufour (« Le paradigme scientifique dans la pensée juridique moderne », p. 147), le respect, affiché par les juristes, pour au moins trois paradigmes scientifiques majeurs : le paradigme dialectique illustré par l'influence de la pensée grecque, reçue par les Institutiones de Gaïus ; le paradigme physico-mathématique, perceptible dans le système de Hobbes inspiré par Galilée, où les règles de conduite découlent des lois fondamentales comme s'emboîtent les rouages d'une mécanique horlogère, mais aussi dans les efforts du juge Post pour fonder une sorte de « science naturelle » du droit (R.M. Kiesow, « Science naturelle et droit dans la deuxième moitié du XIXe siècle en Allemagne », p. 187) ; enfin, le paradigme historiciste, si présent dans les travaux de Savigny. Cette valeur exemplaire de la science est un « grand effet » lié à de « petites causes » : préférence de l'Université, en particulier allemande, pour les systèmes universalistes, « complexe d'infériorité » des juristes face au modèle, communément admis comme « l'alpha et l'oméga » de l'esprit scientifique, celui de la neutralité, de l'objectivité, du caractère vérifiable des propositions (comp. R. Stichweh, « Motifs et stratégies de justification employés pour fonder la scientificité de la jurisprudence allemande au XIXe siècle », p. 169). De là est venue l'idée d'une connaissance juridique descriptive, ramenant le droit à des faits observables de manière passive, tels qu'ils sont, sans jugement de valeur, par opposition (V. Villa, « La science juridique entre descriptivisme et constructivisme », p. 281) à la conviction « constructiviste » selon laquelle la connaissance juridique comporterait forcément une intervention active sur la réalité.

Ainsi la « théorie pure » de Kelsen vise-t-elle sans doute à faire porter sur le droit un discours qui ne prescrit pas mais qui décrit des prescriptions, une science du droit qui n'est pas source du droit, car sa fonction, cognitive et non créatrice, n'est pas d'établir les normes mais de les étudier (S. Goyard-Fabre, « De l'idée de norme à la science des normes : Kant et Kelsen », p. 211). Cependant déjà un glissement se produit chez Alf Ross (R. Guastini, « Alf Ross : une théorie du droit et

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