Plan

Chargement...
Couverture fascicule

Dominique Memmi, Les gardiens du corps. Dix ans de magistère bioéthique

[compte-rendu]

Année 1997 15-4 pp. 124-131
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 124

1 24 NOTES DE LECTURE

Dominique Memmi

Les gardiens du corps. Dix ans de magistère bioéthique Éditions de l'Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales, 1996, 254 p.

La création du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) en 1983, et la multiplication des colloques adjacents, s'inscrivent dans le mouvement d'institutionnalisation progressive de « l'éthique » en France. Dans Les gardiens du corps, Dominique Memmi traite de ce Comité et de ces instances, ou plus exactement de ceux qui en sont ou en ont été membres. Mais, contrairement à ce que le sous-titre pourrait laisser entendre, le propos ne réside pas dans une monographie de « dix ans de magistère bioéthique », ou dans une simple sociographie de ses membres. Les membres du Comité (et les personnes qui gravitent autour) produisent des normes sur des comportements qui paraissent a priori relever du privé et de l'intimité ou de l'autonomie propre à la démarche scientifique : ce dont ils ont la charge n'est pas « une mince affaire », puisqu' « // ne s'agit rien de moins que de statuer sur les usages socialement légitimes du corps humain ». D'où leur viennent l'autorité et l'autorisation sociales à entreprendre la fabrication « d'une morale à visée universelle sur les usages sociaux du corps », à devenir « les gardiens du corps » ? La trame problématique de l'ouvrage, qui progressivement se centre plus spécifiquement sur le point de vue des « entrepreneurs de morale » eux-mêmes et leur travail d'auto-autorisation, permet de travailler ensemble plusieurs questions dont la richesse et la portée sociologique dépassent le terrain de l'éthique des sciences de la vie.

À travers l'exemple d'une nouvelle instance édictrice de normes, le CCNE, il s'agit d'une certaine manière de reposer la question sociologique classique de la « sécrétion des normes sociales ». Mais l'entrée dans la question se déploie chez Dominique Memmi en un réseau de problématiques qui prennent place dans une vaste « sociologie de l'autorité » que l'on voit se construire au fil des pages et de la progression de l'analyse.

Alors que les avis du Comité, à valeur consultative, constituent a priori « un produit sans force », ils ont pourtant une influence certaine sur les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. L'auteur part de ce paradoxe pour cerner quelles sont les formes aujourd'hui socialement audibles et efficaces de la normativité. L'analyse d'un corpus de discours (constitué par les avis et des archives du Comité, les publications de ses

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw