Couverture fascicule

Alessandro Martinengo, Polimorfismo nel « Diablo Mundo » d'Espronceda,

[compte-rendu]

Année 1964 66-1-2 pp. 235-236
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NOTES BRÈVES 235

Álessandro Martinengo, Polimorfismo nel « Diablo Mundo » oVEspron- ceda, Torino, Bottega d'Erasmo, 1962, in-8°, 142 p. (Université di Pisa, Studi di Filología Moderna, nuova serie, vol. II.)

M. Martinengo connaît-il le livre de Brereton, Quelques précisions sur les sources d'Espronceda (thèse de doctorat d'Université, Paris, 1933)? Il n'en fait pas mention dans son étude, qui, pourtant, en constitue en quelque sorte une suite. L'étude comparée du Diablo Mundo et de certains passages du Faust de Goethe n'apporte guère d'éléments nouveaux; mais, lorsque M. Martinengo reprend l'éternelle question du by- ronisme d'Espronceda, il en tire des conclusions modérées, qui ont le mérite de n'être pas inspirées par le chauvinisme un peu puéril d'un Churchman et de n'être pas fondées sur un parallélisme . bien artificiel comme celles d'Esteban Pujáis. En outre, on trouve dans ce livre d'intéressants rapprochements entre le Diablo Mundo et Y Ingénu de Voltaire; ici, l'auteur approfondit la comparaison naguère esquissée parAmé- rico Castro.

Mais il y a quelque danger à ces rapprochements. D'une part, en effet, ils constituent en fin de compte un catalogue d'emprunts possibles, qui n'étaient peut-être, au stade de la création poétique, que de vagues réminiscences plus ou moins localisées, plus ou moins inconscientes; et, d'autre part, ils ne débouchent sur aucune conclusion. Encore une fois, nous nous trouvons en présence d'une étude qui, par son caractère même, demeure incomplète, dans la mesure où elle se cantonne dans le domaine exclusivement littéraire et formel. La question reste posée et non résolue : pourquoi Espronceda a-t-il choisi — volontairement ou non — de s'inspirer de tel modèle, d'emprunter ceci plutôt que cela à ses prédécesseurs? A quels besoins — chez lui-même, chez ses lecteurs — répondent ces reprises de thèmes?

Certes, il est bon de constater, de dire en quoi consiste le polymorphisme du Diablo Mundo : c'était déjà la conclusion implicite de la plupart des études antérieures sur ce poème. Mais est-on en droit de conclure qu'il s'agit d'une épopée humoristique dont la diversité est l'image du « grand théâtre du monde »? L'étude immanente devrait aboutir à une mise en contact des structures économiques et sociales — au sens large de ces mots — qui justifierait éventuellement les intentions du poète.

Espronceda n'avait pas le don de l'improvisation; il n'était pas un versificateur pour albums ou fins de banquets. Cela, nous en sommes sûrs, puisqu'il l'a affirmé publiquement en 1841. Il est donc possible qu'il ait eu besoin, pour créer, de rechercher d'abord un point de départ chez d'autres écrivains. Mais, justement, son génie, son originalité, résident dans le choix de ces points de départ, dans l'adéquation des thèmes empruntés à sa propre pensée, à ce que ses lecteurs attendaient de lui, qui exprimait l'état d'esprit d'une certaine part de sa génération, dans des circonstances bien précises. C'est ainsi que le Diablo Mundo est le seul poème « engagé > . de la première moitié du xixe siècle espagnol.

Le livre de M. Martinengo reste donc une monographie utile et le point

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