Couverture fascicule

Gerardo Diego, José María de Cossío, Epistolario. Nuevas claves de la generación del 27.

[compte-rendu]

Année 1998 100-1 pp. 214-215
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 214

Prólogo de Elena Diego, edición, transcripción y notas de Rafael Gómez de Tudanca. Alcalá de Henares-Madrid, Ed. de la Universidad de Alcalá de Henares y Fondo de Cultura Económica de España, 1996, 22 x 14 cm, 262 p. (ill.h.t.)

Il est plus que vraisemblable que la correspondance échangée par Gerardo Diego et José María de Cossío entre 1920 et 1967 ne se limite pas aux 156 lettres publiées et annotées par Rafael Gómez. Malgré ses lacunes, cette correspondance jusqu'alors inédite et conservée, d'une part, dans les archives du poète, d'autre part, à la Casona de Tudanca (Cantabria), constitue un apport d'une grande valeur pour une connaissance plus complète des années 1920- 1929. Cent trente-cinq de ces lettres appartiennent, en effet, à cette période que R. Gómez appelle « el gran tramo del itinerario gongorino » (p. 17). Les lettres de Diego des années 1924-1927 nous apprennent que la résurgence de Góngora, que l'on a souvent tendance à considérer comme l'élan enthousiaste et unanime de toute une génération, connut une gestation laborieuse. « Sin noticias gongorinas » et constatant que « la organización parece brillar por su ausencia » (p. 138), Diego est décidé, en juin 1926, à célébrer tout seul le tricentenaire ! En janvier 1927, il se plaint encore de la « catalepsia » (p. 153) de ses amis, à l'exception de Rafael Alberti et de Dámaso Alonso. Si, dans sa retraite de Tudanca, où il a réuni des trésors bibliographiques, Cossío apparaît, à travers ces lettres, comme un érudit passionné et insatiable, demandant sans cesse à Diego de rechercher des textes pour nourrir ses nombreuses publications, Diego le poète ne lui est pas en reste en ce domaine. Au fil des lettres, on le voit préparer avec ardeur et minutie son édition de 1' « Égloga en la muerte de doña Isabel de Urbina » de Medina Medinilla qu'il a retrouvée dans les archives de la Casona et qui sera publiée par Cossío dans la collection des « Libros para amigos ». Outre Medina, Gerardo lit et commente Lope, Bocángel (« de una insuperable finura », p. 67), Jáuregui, Góngora, Quevedo, Espronceda. L'intérêt majeur de ces lettres réside toutefois dans l'amicale controverse qui, en cette époque de bouillonnement intellectuel, oppose un Cossío très conservateur en matière de poésie et un Gerardo Diego qui, sans renier l'héritage du Siècle d'Or, se fait l'ardent défenseur des nouveaux courants. A Cossío qui se plaint de l'insolence de la revue Favorables, il répond, le 22 novembre 1926, dans une lettre à nos yeux capitale pour une meilleure compréhension non seulement de la poésie de Diego, mais aussi de celle de ses compagnons de génération, que « ataque, broma y humor » et « verdadero fervor y pureza lírica » ne sont nullement contradictoires (p. 144-147). Mieux : Diego déplore la « falta de juventud » des milieux littéraires et artistiques espagnols et affirme : « El poeta tiene derecho, tiene obligación de divertirse. El arte es demasiado serio para no hacer otra cosa ». A elle seule, cette lettre justifie le sous-titre donné par R. Gómez à cet Epistolario.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw