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AUGUSTIN,
ROI DU KUNG-FJ
Film français _
d'Anne Fontaine _
)► Après un détour par l'im-peccable Nettoyage à sec , appli¬ cation du Théorème pasolinien à une famille de blanchisseurs de Belfort, où s'illustrèrent Miou-miou, Charles Berling et la révélation Stanislas Mehrar, Anne Fontaine retrouve Augus¬ tin, son héros favori.
Toujours campé par Jean-Chré-tien Sibertin-Blanc, le jeune Por¬ tugais nunuche et introverti se trouve la proie d'une passion dévorante pour les arts martiaux et, plus globalement, pour la cul¬ ture chinoise. S'installant au cœur du Chinatown parisien (le
XIIIe arrondissement) il va s'y livrer à plein temps, avec l'ar¬ deur du néophyte, à sa culture de prédilection.
Il aura fort à faire entre l'amitié envahissante d'un quincaillier esthète reconverti dans le bazar asiatique (Darry Cowl, épous-touflant d'exubérance commer¬ ciale et d'émotion contenue), les leçons percutantes d'un maître de kung fu qui ont du mal à s'harmoniser avec sa car¬ casse d'occidental dégingandé, et celles d'un romancier sino¬ logue, comme lui adepte de la fusion interculturelle (Bernard Campan, étrange thuriféraire de l'Empire du milieu). Les choses vont s'améliorer grâce aux soins attentifs de Ling, une jolie acu¬ punctrice (Maggie Cheung, égé-rie du cinéma chinois qui fait
une incursion plus que réussie et aux accents savoureux dans le cinéma français).
La réussite de la comédie d'Anne Fontaine réside surtout dans une série de choix en décalage qui l'écartent autant que pos¬ sible de quelques films "eth¬ niques" du genre la vérité si je mens (sur les commerçants juifs du sentier) et dont la pitoyable farce de Chili con carne (sur les Latinos) vient de sanctionner les limites. Bien sûr, il y d'abord la suprématie donnée au héros et à ses tribulations sentimen¬ tales, avec l'idée parfaitement saugrenue d'en faire, non un Gaulois bon teint, mais un Por¬ tugais lunaire de la deuxième génération. Il y a ensuite la caus¬ ticité d'un regard sur une com¬ munauté réputée comme vivant