Couverture fascicule

Nicole Thierry. — La Cappadoce. De l'Antiquité au Moyen Âge. Turnhout, Brepols, 2002 (Bibliothèque de l'Antiquité tardive, 4)

[compte-rendu]

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Turnhout, Brepols, 2002, 316 p., 89 fig., 139 ill., 117 h.-t. dont 96 coul, 11 cartes (Bibliothèque de l'Antiquité tardive, 4).

Le nom de Nicole Thierry, après celui de Guillaume de Jerphanion, restera définitivement attaché à l'histoire de la peinture murale en Cappadoce. Durant un demi-siècle, année après année, elle a enrichi notre connaissance de cette « nouvelle province de l'art byzantin ». On lui doit surtout d'en avoir étendu les limites géographiques, à travers ses découvertes dans la haute vallée du Melendiz, à peine effleurée par Hans Roth, et chronologiques, avec la publication de monuments paléochrétiens ou pour le moins du très haut Moyen Âge, tant dans l'arrière-pays d'Avanos que dans celui d'Aksaray. L'A., comme son mari, fut d'abord médecin ; elle a mis au service de l'histoire de l'art et de l'archéologie,

la rigueur d'une formation scientifique. L'expérimentation, la sémiologie — au sens clinique de ce terme — lui ont ainsi permis d'éviter les pièges et les ornières des vérités acquises et des arguments d'autorité. C'est en effet dès le début de ses explorations anatoliennes qu'elle a su dégager la juste date des plus anciennes peintures des vallons d'Jhlara, objet d'un livre écrit en collaboration avec Michel Thierry : Nouvelles églises rupestres de Cappadoce. Région du Hasan Dagh, Paris, 1963. On se souvient de la querelle qui a suivi la publication de ce livre, certains — M. Restle, J. Lafontaine-Dosogne, et quelques épigones — en repoussant l'exécution très tard, au xir ou même au xnT s., en leur attribuant sans preuve une origine arménienne. L'A. avait opté pour les années 900, hypothèse « scandaleuse » confirmée néanmoins vingt ans plus tard par la prosopographie (cf. N. Oikonomides, « The Dedicatory Inscription of Egri Tas Kilisesi », Harvard Ukrainian Studies, 7, 1983, p. 501-506). Ses découvertes les plus controversées — qui souvent intéressent le plus les historiens de l'art médiéval occidental — restent cependant celles d'une série de petites églises peintes, principalement dans la région de Cavusin, qu'elle eut l'audace de situer avant l'époque iconoclaste. Là encore, ses premières appréciations, consignées en 1968 déjà dans sa thèse de IIIe cycle, développées et précisées ensuite dans la première partie de sa thèse d'État (Paris 1983 et 1994), ont fini par s'imposer.

Le livre, dense et richement illustré, qu'elle nous propose aujourd'hui, est une sorte de bilan, avec ici ou là quelques retractationes, de cinquante années d'études. Il est constitué de deux parties. Dans la première, la plus longue et la plus théorique (p. 11-225), les peintures murales des vr-xnr s. tiennent évidemment la place principale (chap. X-XIX, p. 109-225). L'A. y distingue sept groupes principaux : les monuments pré-iconoclastes, iconoclastes, ceux des années 850-950, ceux du milieu du Xe s. liés au mécénat des Phocas et de leur entourage, ceux de la fin du xr s. et du début du siècle suivant, ceux du milieu et du troisième quart du Xe s., ceux enfin qui furent exécutés sous domination turque, après 1071. Au-delà de cette date, durant à peu près quatre décennies, l'A. constate un vide, provisoirement occasionné par la conquête de l'Anatolie par les Turcs.

Ces longues pages consacrées à la peinture sont précédées d'une précieuse introduction géogra-

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