Marcel Neusch, Le mal (coll. Parcours). Paris, Centurion - Montréal, Édit. Paulines, 1990. 132 p. 21x13,5. 62 FRF.

L'auteur, connu pour ses chroniques, en philosophie surtout, dans la Croix, ne prétend pas «échafauder un nouveau discours» (sur le mal) mais «proposer un chemin de réflexion qui se veut aussi un chemin d'action» (p. 11).

L'itinéraire est proposé en 5 chapitres. «L'homme révolté, une lecture du livre de Job», indique «le déplacement significatif» (p. 29) opéré : passage du plan théorique au plan existentiel, découverte que «Dieu a révélé son choix en faveur de l'homme qui souffre». Le second chapitre s'arrête aux interprétations données par les sagesses humaines et la réflexion chrétienne qui s'est construite à leur contact. Une typologie axée sur Dieu, le monde, la liberté montre que la sagesse chrétienne se situe dans la ligne de cette dernière direction. Le «mal affronté» par le Christ fait l'objet du 3e chapitre. Le Christ n'a proposé aucune justification, construit aucun système, indiqué aucune finalité (p. 53). Mais il ouvre «une nouvelle manière de le considérer» (p. 54). Dieu «victime et non vengeur», il «introduit l'espérance au cœur même du néant» (p. 72). D'où, chapitre IV, la nécessité d'un «mal combattu» pour lequel «l'Evangile ne prescrit pas les gestes à faire ni les mots à dire. Il prescrit d'agir» (p. 92). Et l'on sait «le mal condamné» (ch. V).

On ne peut qu'apprécier la clarté de l'exposé et ses conclusions : «L'énigme du mal n'est pas dissipée mais elle se présente autrement»