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Vermondo Brugnatelli : Questioni di morfologia e sintassi dei numerali cardinali semitici (Pubblicazioni della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’ Università di Milano, XCIII ; Sezione a cura dell’ Istituto di Glottologia, 7). Firenze, 1982, La Nuova Italia

[compte-rendu]

Année 1983 58-2 pp. 250-251
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PARMI LES LIVRES

ETR

Vermondo Brugnatelli : Questioni di morfologia e sintassi dei numerali cardinali semitici (Pubblicazioni della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’ Università di Milano, XCIII ; Sezione a cura dell’ Istituto di Glotto-logia, 7). Firenze, 1982, La Nuova Italia. 23,9x16,4 cm ; XVI+167 p. L. 20.000.

S’il y a un problème particulièrement irritant en linguistique sémitique, c’est bien celui des nombres cardinaux. On sait que le nombre «1 » est employé comme un adjectif, que «2 » tient de l’adjectif et du nom, mais qu’à partir de «3 » se produit une inversion de genre qui s’oppose précisé¬ ment au comportement de l’adjectif par rapport au nom. Le phénomène, isolé au sein des langues, n’a cessé d’intriguer les sémitisants. Certains se sont résignés en invoquant la psycholinguistique ou en prétextant que les nombres présentent dans toutes les langues des anomalies. D’autres, en revanche, ont proposé des solutions parfois ingénieuses, souvent laborieuses, qui n’ont cependant pas convaincu. Il faut dire qu’entre ces essais appa¬ raissent de profondes divergences et des contradictions irréductibles. C’est le mérite de V. Brugnatelli d’avoir repris — à l’occasion d’une thèse de doc¬ torat — l’étude de ce délicat problème, mais sur des bases plus larges qui tiennent compte de toute la recherche antérieure et permettent d’aboutir à de nuove ipotesi qui pour prudentes qu’elles soient n’en sont pas moins séduisantes.

Après avoir souligné les difficultés que l’on rencontre spécialement dans ce domaine (grammaires pas assez précises, graphie défectueuse de certaines langues anciennes comme l’ougaritique), l’a. aborde l’examen des nombres cardinaux à travers toutes les langues de la famille chamito-sémitique : akkadien, éblaite, ougaritique, phénico-punique, hébreu, araméen, syriaque et mandéen, arabe, dialectes arabes modernes, sub-arabique, éthiopien, égyp¬ tien ancien, libyco-berbère, langues couchitiques. Pour chaque langue, les deux aspects morphologique et syntaxique sont envisagés. Ceci forme le l*r ch., qui occupe à lui seul la moitié de l’ouvrage (p. 9-81). Le ch. suivant passe en revue sept tentatives d’explication, aux fortunes diverses, qui vont de la vieille théorie de 1’ «indépendance grammaticale » à l’essai de J. Kury-lowicz prônant la création analogique (p. 83-100). La théorie de la «pola¬ rité », due à C. Meinhof (1911) et reprise par plusieurs sémitisants de renom, est analysée à part au ch. III, vu son importance et la place qu’elle tient encore en linguistique sémitique (p. 101-112). Pas plus que les précédentes, cependant, elle n’a satisfait pleinement le monde savant.

De l’avis de l’a., toutes ces théories, quoique variées, pèchent par la même optique. Elles se concentrent sur l’unique problème de l’accord des numéraux, alors qu’il conviendrait de situer ce dernier dans un ensemble où se rencontrent les phénomènes connexes que sont l’accord des adjectifs, les catégories du genre et du nombre organisées grammaticalement, l’expres¬ sion lexicale et morphologique du genre et du nombre des noms. De plus, une analyse précise du morphème à dentale (*-t>-h>-0) n’a pas été faite, tandis que règne une grande confusion dans l’emploi de termes tels que «féminin », «collectif », «abstrait ».

Au 4e et dernier ch. (p. 113-130), l’a. nous soumet donc une nouvelle synthèse qui paraît fort cohérente, et que l’on peut résumer ainsi : de l’étude de toutes les langues, éclairée du reste par des travaux récents (D. Cohen, G. Garbini, P. Fronzaroli, F. Aspesi), il ressort que le chamito-sémitique devait, d’une part, utiliser les morphènes à dentale à différentes fonctions selon la base nominale à laquelle ils étaient incorporés ; et, d’autre part,

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