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Chérif-Seffadj Nabila, Les bains d’Alger durant la période ottomane (XVIe-XIXe siècles). Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2008

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BCAI 26 47 V. Arts et archéologie

Chérif-Seffadj Nabila,

Les bains d’Alger durant la période ottomane (xvi e-xix e siècles).

Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2008, 416 p. ISBN : 978-2840505723

Depuis plusieurs années, bien avant que les bains publics du Maghreb et du Proche-Orient suscitent un intérêt croissant dans le cadre de programmes collectifs s’intéressant à leur évolution sur une longue période

(1) ou à leur situation actuelle (2), Nabila Chérif-Seffadj poursuit inlassablement ses recherches sur les hammams d’Alger à l’époque ottomane. Son ouvrage s’inscrit dans le prolongement d’études antérieures sur les bains de diverses villes du Proche-Orient : celle de M. Écochard et C. Le Coeur sur les bains de Damas (1942), celle d’E. Pauty sur les bains du Caire (1963), et celle de M. Dow sur les bains de Palestine (1996). Composé de trois parties (Histoire d’Alger par ses eaux (p. 47-91), Histoire et topographie des bains d’Alger (p. 94-242), Étude urbaine (p. 243-312)), il apporte une contribution de grande valeur sur les bains de l’Occident musulman, encore mal connus. Architecte de formation, Nabila Chérif-Seffadj a entrepris, comme ses prédécesseurs, de nombreuses investigations sur le terrain afin d’établir une typologie architecturale des bains d’Alger à l’époque ottomane. Rappelant que ces établissements sont les héritiers des bains collectifs de l’Antiquité, elle souligne qu’ils se sont diffusés dans la civilisation musulmane en adoptant certaines transformations architecturales. À Alger, il ne s’agit pas de monuments imposants mais de bâtiments discrets qui correspondent à un modèle andalous ou ottoman et qui sont désignés, par les observateurs occidentaux, comme «bains maures » ou «bains turcs » . Dans le cadre de son travail, l’auteur a exploré des sources variées (littéraires, iconographiques, cartographiques, archives françaises, archives de l’administration ottomane, manuscrits de la Bibliothèque nationale d’Alger) à la recherche de ces bâtiments qui ont, pour la plupart, disparu lors des transformations urbaines des xixe et xxe siècles. Comme le souligne Marianne Barrucand dans sa préface, Nabila Chérif-Seffadj apporte «pour chacun de ces édifices,

(1) Balnéorient, Origine et devenir du bain collectif dans le bassin oriental de la Méditerranée, programme de recherche dirigé par Marie-Françoise Boussac, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon. (2) Hammam, Aspects and Multidisciplinary Methods of Analysis for the Mediterranean Region, programme coordonné par Oikodrom, The Vienna Institute for Urban Sustainability, Vienne (Autriche).

des données historiques précises qui permettent de comprendre le contexte de leur construction, de leur fonctionnement et de leur déclin, de sorte que cette synthèse sur les bains devient, au-delà de la présentation des hammams, une recherche sur l’urbanisme de l’Alger ottomane » (p. 12). Un des aspects fondamentaux de cette histoire urbaine d’Alger à travers ses bains publics réside dans une étude du réseau hydraulique de la ville depuis l’Antiquité (p. 47-91). Pour l’époque ottomane, l’auteur décrit précisément le développement de ce réseau grâce à la construction, dès le xvie siècle, de quatre aqueducs et de nombreuses fontaines à partir desquels ont pu être alimentés en eau les bains d’Alger pendant plus de trois siècles. Les sources archivistiques lui ont permis d’identifier une quarantaine de bains qui, à l’exception d’un seul, ont pu être localisés dans la ville basse et la ville haute, chacune découpée en trois zones. Après avoir présenté de manière détaillée chacun de ces bains en rappelant son histoire et en présentant ses caractéristiques architecturales (p. 99-229), elle se livre à une synthèse (p. 231-242) mettant en évidence l’irrégularité de leur répartition géographique et les différentes époques de leur construction. Jusqu’au milieu du xvie siècle, la ville ne possédait que quelques vieux bains, implantés pour la plupart dans la ville basse avant l’arrivée des Ottomans. Grâce aux aménagements hydrauliques opérés par ces derniers, le xviie siècle apparaît comme la grande période d’édification des bains, mais ce phénomène connaît ensuite un net ralentissement au cours des deux siècles suivants. L’auteur souligne que la plupart des fondateurs de ces bains jouissaient d’un statut social important (pachas, corsaires, fonctionnaires de l’administration ottomane, commerçants). C’est d’ailleurs par le nom de leur fondateur que sont d’abord identifiés certains de ces bains avant d’être désignés par un toponyme. À l’instar des autres villes où des recherches ont été effectuées sur ces édifices, la plupart des bains d’Alger mentionnés dans les archives ont aujourd’hui disparu. Les recherches sur le terrain ont permis à l’auteur de retrouver seulement neuf bains, dont deux à l’état de vestiges archéologiques, deux effondrés et à l’état de ruine ; les cinq autres ont été conservés dans un état plus ou moins bon. À la suite de cette monographie détaillée sur les bains d’Alger, l’auteur se livre à une étude urbaine (p. 243-312) s’articulant autour de trois axes : les mécanismes d’implantation des bains, les bains dans le système hydraulique de la ville et le fonctionnement socio-économique des bains. Trois zones de la ville se distinguent par la densité de leur équipement en bains. Plus de la moitié des

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