Dominique Augé, Refonder l’enseignement des langues anciennes : le défi de la lecture : Grenoble, ELLUG, 2013, 315 pages. Le terrain sur lequel s’enracine le propos de D. Augé, d’emblée, est celui qu’annonce le sous-titre de son livre : la lecture. Il ne s’agit pas, dans cette proposition de refondation de l’enseignement de nos disciplines, de tenter de les mettre sur le même plan que les langues vivantes, et de leur emprunter, de façon empirique, quelques méthodes qui ont fait leur preuve. Il s’agit bien plutôt de considérer les langues anciennes dans leur spécificité, et de les enseigner comme telles. Or quel accès avons-nous à ces langues, et donc au sens qu’elles véhiculent ? Les textes, encore et toujours les textes. Mais pas n’importe lesquels : des textes littéraires, qui empêchent, qu’on s’en félicite ou non, que ces langues de culture deviennent des langues de communication. Considérer la littérarité des langues anciennes, dans toute sa complexité, mais aussi sa richesse et sa beauté, exige, pour les enseigner, une méthode solide et globale. Partant du «bilan difficile » dressé dans la première partie («Une nouvelle didactique en langues anciennes » ), selon lequel les élèves¢ puisque c’est essentiellement des collégiens et des lycéens dont il est question ¢, malgré l’intérêt toujours vivace qu’ils leur portent, échouent à acquérir en profondeur les connaissances nécessaires pour leur permettre l’accès aux textes antiques, D. Augé propose un diagnostic de la situation, lucide, mais non désespéré, croisant les facteurs d’explication externes (socio-économiques) et internes (didactiques). La deuxième partie («Les terrains de la recherche » ), plus courte mais fort utile, part là encore d’une base concrète, et propose une approche critique des ressources pédagogiques existantes (les manuels) et innovantes (nouvelles technologies), ce qui permet de mener au choix de l’outil effectué par l’auteur dans ses classes ¢ TICE assorties d’un support papier ¢, double support qui montre sa volonté d’améliorer sans cesse les dispositifs, en réponse à sa pratique, et en l’absence de toute idéologie.