Moisés GONZALEZ NAVARRO.- Benito Juârez.- Mexico, El Colegio de Mexico, Centro de Estudios Histôricos, 2006.- 2 volumes, 670 et 442 p.

2006 fut l'année du bicentenaire de la naissance de Benito Juarez. On pourrait s'étonner du faible écho qu'a eu cet anniversaire, au Mexique, si l'on ignorait que la politique néo-libérale du président Vicente Fox et de son successeur Felipe Calderôn, tous deux issus du PAN allié de l'église catholique, est aux antipodes du libéralisme du XDCe siècle et de son représentant, Benito Juarez qui, en sécularisant, en laïcisant la société, a permis la modernisation du Mexique.

C'est le président Salinas de Gortari qui a ouvert la voie, en 1992, en rétablissant les relations diplomatiques avec le Vatican, relations rompues notamment lorsque la réaction cléricale, au milieu du XDCe siècle, avait plongé le pays dans la guerre civile. Depuis, la levée des tabous a progressivement permis les manifestations et prises de position religieuses publiques, y compris chez les plus hauts représentants de l'Etat, par exemple en matière de santé, contre la prévention du sida et la « pilule du lendemain », ou les tentatives pour rétablir l'enseignement religieux à l'école publique. Il faut l'indépendance d'esprit d'un Carlos Monsivâis pour rappeler ce que le Mexique d'aujourd'hui doit à ses libéraux decimonônicos (Las herencias ocultas. De la reforma liberal del sigh XIX.- Mexico, Debate-Random House Mondadori, le éd. 2000).

Il faut donc saluer la somme produite par l'érudit chercheur du Colegio de Mexico, Moisés Gonzalez Navarro, sous le titre Benito Juârez.

De fait, l'imposant ouvrage de plus de 1 1 00 pages en deux volumes dépasse de beaucoup la vie et l'œuvre du grand président et patriote, pour embrasser la vie