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Conférence de M. Julian Pitt-Rivers

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ETHNOLOGIE RELIGIEUSE DE L'EUROPE

Directeur d'études : M. JulianPnr-RivERS

Ayant traité l'année précédente de l'institution du compadrazgo (littéralement « compérage ») vue du point de vue religieux, nous avons dévoué les séminaires de cette année à son exploitation sociale et politique. Notre thème de fond étant toujours les rituels qui ne dépendent pas de la pratique religieuse nous avons cru trouver dans l'utilisation d'une institution d'origine religieuse à des fins matérielles un terrain privilégié pour l'examen de la relation entre le religieux et le politique.

L'articulation entre la société et le sacré est mise en valeur par l'exemple du compérage, car les liens d'affinité spirituelle ont toujours une haute importance sur le plan social. Parmi les nombreuses règles du choix du parrain, une, à quelques exceptions près, universelle, exige que le compère, parent spirituel, soit socialement au moins l'égal sinon le supérieur des parents naturels. Donc les cas de Montesquieu et de Montaigne, tous les deux parrainés par un mendiant, représente un défi à cette règle. On trouve souvent des exemples similaires dans des familles royales. La justification officielle de ce choix l'attribue à une piété exceptionnelle. C'est un acte d'humilité chrétienne. C'est aussi parfois l'accomplissement d'un vœu fait par la mère pendant une grossesse dangereuse. Pour changer le destin d'un enfant né difficilement on remettait le choix du parrain entre les mains de Dieu en l'exposant sur les marches de l'église pour que le premier à le regarder (qui avait toutes les chances d'être un mendiant) soit nommé son parrain. Priver son enfant du double avantage, spirituel d'avoir un parrain capable de veiller sur sa foi, et matériel, de profiter de l'appui dans le monde de quelqu'un capable de l'aider, ne nous semble pas une action d'humilité chrétienne évidente, et on se demande si un tel choix n'est pas éventuellement motivé par le désir de renoncer à se charger d'un compadre encombrant quand les supérieurs, s'il en existe, risquent de refuser l'honneur et on ne veut pas accorder un rang égal à soi à ceux qui

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