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Jean Château

[autre]

Année 1991 45-1-2 pp. 3-4
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Jean Chateau 1908-1990

Jean Chateau s'est éteint, à bout de souffle, le 4 août 1990 et seule une très brève note dans un journal local a informé de son départ.

Sans doute en avait-il décidé ainsi de longue date. Il avait déjà, officiellement pour raisons de santé, demandé une mise à la retraite anticipée dès 1973. Depuis ce moment il vivait et travaillait dans sa maison de Pessac, aux environs immédiats de Bordeaux, parmi ses livres, attentif aux arbres et aux fleurs de son jardin. Assez gravement ébranlé par un sérieux accident, il avait renoncé, non sans d'amers regrets, à conduire les belles et longues automobiles qu'il maîtrisait avec une vigueur et un goût du sport que son apparence ne laissait pas supposer.

A ses côtés sa femme, ombre fugitive et dolente, semblable à une image de Dante Gabriel Rosseti et qui avait été naguère sa collaboratrice dans les écoles maternelles. Elle l'a rejoint dans la mort à la fin de septembre 1990.

De son maître Alain ce jeune Charentais trapu avait appris, dès la « khâgne », les devoirs et les contraintes de l'enseignement. D'Alain aussi il avait recueilli le refus de toute concession, l'exigence de rigueur. Egalement le respect de l'expression juste, la fidélité au texte et un certain sens de la communication.

L'œuvre de Jean Chateau est surtout connue par ses premiers travaux sur le jeu. Mais on ne peut ignorer les études importantes qu'il consacra à Jean- Jacques Rousseau dont il soulignait les ambiguïtés et les faiblesses et surtout à Montaigne dont il se sentait proche non seulement par le voisinage girondin mais par le choix d'un parler franc, lucide jusqu'à l'amertume et précurseur de toute véritable philosophie de l'éducation. Il trouvait chez Montaigne « un souci incomparable des rapports humains », « une perspective psychologique sous laquelle s'éclairent ces admirables considérations sur l'exercice intellectuel, sur l'imprégnation, sur l'ouverture de l'esprit. Enfin un refus des idéologies et des sectes qui s'aiguise lorsqu'il s'agit des pédants jusqu'à une véritable haine ».

Cette philosophie de l'éducation fut toujours pour Jean Chateau le grand objet de ses préoccupations. Dans l'enfant il ne voyait pas le petit d'homme mais l'homme en devenir, le « porteur d'espoir ». Et il parlait avec une ardente confiance de « l'enfant et ses conquêtes » parce que « toute conception de l'enfance commande une conception de l'homme et commande par là toute philosophie digne de ce nom ». On ne peut donc s'étonner de trouver parmi l'abondance de ses publications classées par lui-même en livres de Psychologie (12), Histoire des doctrines (8), Pédagogie (6), certains textes

ENFANCE, Tome 45, n» 1-2/1991, p. 3 et 4

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