Couverture fascicule

Anne Lombard-Jourdan, Saint-Denis lieu de mémoire, 2000

[compte-rendu]

Année 2001 37-38 p. 339
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Comptes rendus

Anne LOMBARD-JOURDAN, Saint-Denis lieu de mémoire, Saint-Denis, éd. PSD éditions, 2000, 581pp.

La Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de Г Ile-de-France a eu l'heureuse initiative de rassembler dans le 3e volume de sa collection Etudes et Documents les articles consacrés à l'histoire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) par Mme Lombard-Jourdan, articles jusqu'ici dispersés dans différentes revues.

L'ouvrage s'articule en trois parties, dans lesquelles on s'attachera à signaler les études qui intéressent plus particulièrement les onomasticiens. La première partie : Les perspectives d'un haut lieu. Pays de France, Lendit et Montjoie : sept articles parmi lesquels les lecteurs de la N.R.O. retrouveront (pp. 35-64) celui qui concerne «Montjoie ! Montjoie et monjoie. Histoire d'un mot » (N.R.O. 21-22, 1993), dans lequel l'historienne s'attaquait, après bien d'autres, au difficile problème de l'origine du mot ; elle y reprenait et discutait les diverses hypothèses émises à ce sujet, optant pour sa part pour la solution germanique : francique *Mundgawi «protège pays » qui aurait désigné primitivement «l'emplacement du tumulus de l'ancêtre tutélaire des Gaulois, adopté par les Francs », francisé en Munjoie , traduit à tort en latin Möns Gaudii («mont de la joie »), diffusé ensuite par les pèlerins pour nommer les hauteurs voisines des lieux saints, enfin devenu nom commun appliqué à des repères routiers au long des chemins. L'argumentation s'appuie sur un type de formation comparable à celle du mot francique *berc vrit «préserve la paix» qui serait à l'origine du français befïroi -cependant, le processus syntaxique reste matière à discussion. Ces montjoies, Mme Lombard-Jourdan les avait déjà étudiées en détail en 1974 dans les Mémoires de la Fédération : «Montjoies et Montjoie dans la plaine Saint-Denis» (reproduit ici pp. 65-98), article de caractère topographique et archéologique, mais au terme duquel elle présentait l'hypothèse *Mundgawi \ l'ayant d'ailleurs déjà formulée sept ans auparavant dans une note : «La plaine du Lendit de la protohistoire à la fin du IVe siècle » (également reproduite ici pp. 11-13). Dans la ligne de ses recherches sur la haute époque de l'histoire sandionysienne, notons aussi l'importante étude (pp. 99-160) concernant «les foires de l'abbaye de Saint-Denis. Revue des données et révision des opinions admises » quant aux origines très obscures des trois foires de l'abbaye au terme d'une investigation approfondie dans les documents médiévaux et d'une critique serrée des faits et des légendes, Mme Lombard-Jourdan conclut que la foire du Lendit était la plus ancienne : elle se tenait déjà à l'époque protohistorique.

La deuxième partie de l'ouvrage : L \ abbaye et son église regroupe sept articles, essentiellement d'ordre archéologique. Dans la troisième partie : La ville et la plaine ; qui comporte elle aussi sept articles, on trouve un inédit : «La Croix de la Briche aujourd'hui à Saint-Denis » (pp. 541-546) ; cette croix de la Briche, dont ne subsiste qu'un socle déplacé de son lieu d'origine, figurait encore sur les plans du XVnr siècle ; elle marquait la limite entre Saint-Denis et Epinay, ainsi que l'a établi Mme Lombard-Jourdan. Un chapitre d'Additifs apporte quelques rectifications ou mises à jour utiles.

En fin de volume, la bibliographie des travaux publiés par Mme Lombard-Jourdan témoigne de l'importance des recherches menées en divers domaines par cette excellente historienne. Cartes et illustrations parsèment le livre et guident le lecteur dans cette plaine de Saint-Denis que l'auteur connaît si bien.

Marianne MULON

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