Yvon Quiniou, Figures de la déraison politique , Ed. Kimé, Paris, 1995.
Si l'époque se prête au pessi¬ misme, tant sur le plan du concept que sur le plan des actions, au point de croire que l'histoire est achevée ou «destinée », Yvon Quiniou, comme quelques autres, a décidé de mettre son travail au service d'une cause (d'un optimisme histo¬ rique) : celle de dégager les moyens d'une critique du statu quo, en tra¬ çant conjointement la dimension d'un autre possible (d'une ouvertu¬ re sur un avenir). En effet — et cela s'appelle ici déraison — le réel n'est pas satisfaisant. L'argent-roi, les inégalités, les exclusions, pour ne citer que ces drames sociaux bien connus, autorisent à définir le réel comme déraison (effet du capital, soumission aux lois du marché, aliénation) ; quand on n'y ajoute pas l'échec récurrent du socialisme réel (totalitarisme). Et justement, ce der¬ nier a offert longtemps un contre¬ point indispensable à l'approbation aveugle du réel. Une fois tombé, cependant — et nul ne regrette rien — il nous appartient encore de reconstituer des forces de distancia¬ tion telles que la déraison ne l'emporte pas partout.
Cet ouvrage, composé de six