Plan

Chargement...
Couverture fascicule

New deal : outrepasser l'agriculture

[autre]

Année 1993 218 pp. 30-34
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 30

DEBATS ET CONTROVERSES

NEW DEAL : OUTREPASSER L'AGRICULTURE Thomas REGAZZOLA*

La tendance

Au-delà des batailles d'experts portant sur les rythmes et sur l'envergure du processus, la tendance générale à la déprise agricole semble bien être portée par une dynamique profonde. Les pressions extérieures qui vont dans ce sens sont bien connues (USA certes, mais aussi -et fatalement- le Sud et l'Est), elles sont relayées à l'intérieur par des intérêts puissants et convergents : le désir du consommateur de voir baisser les prix ; l'intérêt du secteur secondaire et surtout tertiaire à s'ouvrir des accès au marché mondial ; l'attitude des organisations professionnelles agricoles contrôlées par des exploitants qui regardent les agriculteurs non performants comme relevant des politiques sociales ; la véritable "passion" qui anime tout responsable agricole quant aux performances productives...

Il est facile de constater que, malgré les cris d'alarme, les proclamations, les revendications, personne ne remet en cause les perspectives de progrès technique, de croissance et d'intensification qui sont désormais nécessaires au bon fonctionnement des secteurs amont et aval. Tout au contraire, on souligne que l'évolution actuelle ne favorise pas la petite exploitation familiale non spécialisée, on précise que, dans un futur proche, le producteur agricole ne pourra pas s'en tenir à son efficacité productive, qu'il devra acquérir et gérer une masse croissante de références tout en maîtrisant le domaine de l'écologie et de la commercialisation. Les acteurs locaux ne nourrissent pas de doutes quant à cette évolution, surtout dans les "zones fragiles" car ils savent que la déprise finira par s'y concentrer...

Les études globales, de leur côté, s'accordent pour différencier des régions de bonne rentabilité, évoluant de façon cohérente, où la grande culture adaptée aux exigences écologiques saura satisfaire les besoins de l'alimentation de masse au prix du marché mondial, et

d'autres régions moins favorisées ou difficiles où, à côté d'une agriculture plus ou moins résiduelle se développeront des activités de production labélisées de type artisanal ainsi qu'une large série de formules de rattrapage telles que : gîtes ruraux, camping à la ferme, fermes-auberges, sous-traitances diverses avec des stations de sport d'hiver, des stations vertes, etc. Par ailleurs, on observe déjà un mouvement en sens inverse avec une diffusion relativement énergique de résidences et d'activités urbaines : cette diffusion constitue le moteur de cette "renaissance rurale" (B.Kayser),qui paraît avoir renversé le déclin démographique des zones rurales les moins éloignées des centres locaux et qui est, d'ailleurs, confirmé par l'extension continue des ZPIU que décrit l'INSEE.

Il va de soi qu'on ne peut que se réjouir qu'il existe des perspectives palliatives susceptibles, au moins, de procurer des revenus à certains des acteurs intéressés et d'empêcher la désertification des secteurs ruraux les plus directement liés aux métabolismes urbains. Toutefois, il faut bien comprendre que toutes ces solutions particulières ne peuvent pas garantir une couverture territoriale totale ; c'est dire que l'ensemble des évolutions qu'on observe sont inscrites, toutes, sur les plans socio-économique et socio-démographique mais qu'elles n'offrent pas nécessairement de réponse quant aux questions qui se posent sur le plan spatial et socio-territorial.

Sans doute l'exploitation de masse des hauts lieux touristiques va permettre de financer l'entretien paysager de vastes territoires , mais beaucoup de régions particulièrement menacées par la déprise agricole sont dépourvues des atouts qui justifient des stratégies basées sur la maximalisation de l'accueil. Les zones fragiles, dont l'étendue réellement productive ne cesse de rétrécir, sont le théâtre de deux processus contradictoires. Le mouvement dominant traduit la hantise de maintenir, coûte que coûte, l'activité de production agricole : malgré l'impossibilité où elle se trouve d'assurer une couverture conti-

* Sociologue

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1993

— 30 —

ECONOMIE RURALE N° 218

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw