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Smith (Robert S.) : Kingdoms of the Yoruba. Third édition

[compte-rendu]

Année 1990 289 pp. 205-206
Fait partie d'un numéro thématique : Le fait français et le Canada (2e partie)
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SMITH (Robert S.) : Kingdoms of the Yoruba. Third édition. — Londres, James Currey, 1988. — 23,5 cm, XIII-174 p., 15 fig., 4 cartes.

R.S. Smith est professeur d'histoire à Lagos, Ifé et à Ibadan, les trois plus anciennes de l'aire culturelle yoruba, et auteur d'un ouvrage sur l'art de la guerre et la diplomatie dans l'Ouest africain précolonial, dont la réédition était prévue pour la fin de l'année dernière. Mais il est connu surtout comme l'un des meilleurs spécialistes nigérians de l'histoire précoloniale des Yoruba. Malheureusement, en dépit d'une forte utilisation de traditions orales, réinterprétées, cette troisième édition de son histoire des royaumes yoruba n'apporte pas d'éléments vraiment neufs, les deux précédentes publications datant de 1969 et de 1974.

Jusqu'à la conquête, par les Britanniques à la fin du XIXe siècle, de pays qui allaient former la fédération du Nigeria, le nord était contrôlé par les Haoussa-Fulani et par les émirats du Bornou dont l'aire d'influence s'étendait aux empires du Soudan occidental, tandis qu'au sud- est et au sud, les Ibo, Ibibio, Efik et autres populations du delta du Niger constituaient un ensemble très fragmenté. Les Yoruba, au sud-ouest, et leurs voisins, les Bini ou Edo du Bénin, à l'est, assuraient la liaison entre ces différentes aires culturelles.

Les six chapitres de la première partie rappellent donc ce que nous savons déjà de la formation de ces royaumes, et ils soulignent, évidemment, l'originalité des Yoruba, organisés en royaumes autonomes, la prédominance de l'État d'Oyo après la création, par les Alafins au XVIIe siècle, d'une cavalerie de chevaux importés du Nord. Cette armée assura d'ailleurs à Oyo l'hégémonie sur les autres États de la savane ; seuls lui échappaient Ifé, Ondo, Ijébu et les villages de la forêt. A la fin du XVIIIe siècle, l'influence d'Oyo, qui avait conquis Kétou, Egba et Egbado, s'étendait jusqu'au Dahomey, au Noupé et au Borgou. Le XIXe siècle sonna l'effondrement de la puissance d'Oyo, affaiblie d'abord par la guerre civile d'Owo, puis par la révolte d'Ilorin qui amena les Fulani en pays yoruba. La population d'Oyo, vaincue, émigra vers la forêt où elle édifia des villes nouvelles, Ibadan, Abéokuta et l'Oyo actuelle. Mais les facteurs de division — concurrence économique pour le contrôle politique, problèmes religieux et tribaux — n'avaient pas disparu et les successeurs, en particulier Ibadan et Ijayé, s'épuisèrent dans des luttes et rivalités suicidaires. Les conséquences sont également connues : chute d'Ijayé, déclin d'Ibadan, mais renforcement des Egba qui perpétuèrent les rivalités yoruba jusqu'à l'installation définitive des Britanniques à la fin du siècle (chapitres X, XI et XII, IIIe partie). Enfin, de brefs chapitres (les VII, VIII et IX, IIe partie) introduisent les armées et l'armement, la stratégie et la tactique.

R.S. Smith fait œuvre d'historien plus purement africain, sinon tribal, avec son petit livre, d'ailleurs très lisible, sur les royaumes yoruba. Longtemps, les historiens se sont surtout au royaume d'Oyo et à l'île d'Ifé, berceau de la culture yoruba. L'auteur a eu donc le mérite de réhabiliter en quelque sorte les autres royaumes de ce qui forme aujourd'hui la

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