Depuis une dizaine d'années, les archives des cours criminelles attirent de plus en plus de ? modernistes ». Elles ont en effet l'avantage non seulement de permettre d'atteindre les couches les plus basses de la société, - et même de les saisir sur le vif, - mais encore d'éclairer les structures mentales de cette société, malgré les brumes de l'inconscient individuel ou collectif amené à la lumière. D'où cet intérêt qui n'est pas seulement une mode.

Le temps des véritables synthèses n'est pas encore venu, mais déjà les apports de ces recherches sont nombreux et féconds. Ce recueil d'études en porte pleinement témoignage. Quatre d'entre elles n'intéressent pas le Midi de la France ; il convient cependant de les connaître pour comparaison : M. Abbiateci s'est intéressé aux incendiaires poursuivis devant le parlement de Paris au xvin* siècle ; M. Billacois à l'attitude de ce dernier envers les duels au xvn« siècle ; M" Bongert à la délinquance au xvm* siècle devant la même cour. Ce sont là travaux de références, les premiers dans le domaine considéré. Quant à la recherche présentée par M. Petrovitch, il s'agit d'un sondage sur la criminalité à Paris dans la seconde moitié du xvm* siècle, et c'est également une nouveauté.

Avec M"» Castan, nous retrouvons nos horizons familiers : le ressort du Parlement de Toulouse. A partir de cinq cents procédures criminelles rurales ou urbaines que celui-ci a examinées en appel, notre collègue nous présente excellemment la criminalité familiale languedocienne entre 1690 et 1730. Il ne s'agit pas des seuls crimes familiaux mais d'une < étude des structures