E. Duvernoy. Chrétienne de Danemark, duchesse de Lorraine. Nancy, imprimerie Humblot, 1940. In-8°, 356 pages, portrait.

Le savant archiviste honoraire de Meurthe-et-Moselle vient de réunir en un volume l'étude qu'il avait consacrée depuis plusieurs années à Chrétienne (qu'il faut préférer à Christine) de Danemark et qui parut en deux fois dans les Mémoires de la Société ď 'archéologie lorraine, t. LXXIV (1936), p. 163-313, et t. LXXV (1937-1939), p. 281-484. Ce livre vient combler heureusement une lacune de notre histoire lorraine à un moment particulièrement important de l'évolution politique de la maison ducale : l'action personnelle que la duchesse exerça en maintes circonstances au cours de son existence longue et mouvementée fait aussi du livre de M. Duveriioy une précieuse contribution à l'histoire diplomatique de l'Europe dans la deuxième moitié du xvie siècle.

Née en 1521, Chrétienne de Danemark, nièce de Charles-Quint, élevée par sa tante Marie de Hongrie, est une Habsbourg, convaincue de la grandeur de sa maison et toute dévouée à l'empereur. Mariée par celui-ci en 1534 à François Sforza, duc de Milan, elle est veuve à quatorze ans, l'année d'après, et, revenue à Bruxelles, parfait son éducation auprès de la reine de Hongrie. Deux projets d'union avec Henry VIII, puis Guillaume, duc de Clèves, échouent successivement. Le 10 juillet 1.541, Chrétienne entrait dans la maison de Lorraine en épousant à Bruxelles François, fils aîné du duc Antoine : duchesse de Bar jusqu'à la mort d'Antoine (1.4 juin 1.544), elle prenait à cette date le titre, qu'elle devait garder toute sa vie, de duchesse de Lorraine. Un an plus tard, cependant, François, duc de Lorraine, mourait : à