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Napoléon et la cévadille [Question CCXXV, Les médicaments utilisés par Napoléon Ier]

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Nouvelle question CCXXV Les médicaments utilisés par Napoléon Ier

Napoléon et la cévadille

Dans le n° 318 de la RHP, Patrick Bourrinet relève dans le roman (prix Goncourt 1997) de Patrick Rambaud, La Bataille, l'utilisation de la cévadille en poudre dans une préparation destinée au traitement de l'eczéma 2 de l'empereur.

La cévadille ou sebadille n'est autre qu'une variété d'éllebore d'Amérique centrale, Veratrum Sabadilla, ainsi nommée au XIXe siècle, et désormais reconnue sous le nom de Schoenocaulon officinale, A. Gray.

Le premier auteur à l'avoir citée en thérapeutique semble être Monard (1572). Les fruits de la cévadille ont été employés pulvérisés dans les maladies nerveuses et surtout dans les parasitoses intestinales. La tradition populaire en faisait un autre emploi : sous le nom de « poudre de capucin », associé au tabac et à la staphysaigre comme antiparasitaire externe, elle était utilisée comme traitement d'affections telles que la pédiculose, la gale ou encore la teigne.

Le fruit de la cévadille a fait l'objet d'une analyse chimique conduite par Pelletier et Caventou. Elle contient essentiellement de la vératrine (F.V. Mérat et A.J. de Lens, Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique générale, tome VI, p. 863 [article Veratrum], Paris, 1834).

La préparation, citée par Patrick Rambaud, ou son équivalent apparaît dans les formulaires de Cadet de Gassicourt et de Bouchardat sous l'intitulé « pommade avec l'ellébore » ou « pommade de Pringle ».

La plante est largement décrite dans VHistoire naturelle des drogues simples de Guibourt (p. 152 du tome II de la 6e édition, Paris, 1869). Elle est également citée dans un ouvrage récent qui fait référence : J. Bruneton, Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, Paris, TecDoc, 1993 (2e éd.), p. 875.

François Chast

2. Cet « eczéma » n'était-il pas en réalité une séquelle de la gale contractée par le capitaine Bonaparte lors du siège de Toulon seize ans plus tôt ?