continuités, ruptures, reprises La question de l’ espace au ive siècle avant J.-C. dans les mondes grec et étrusco-italique, 115‑132

L’ espace urbain n’ est pas seulement un espace organisé, urbanisé, habité et où l’ on circule ; c’ est aussi, et à travers tout cela, un lieu social, qui donne son identité au groupe qui l’ occupe tout autant que ce groupe imprime son identité à cet espace2. La démarche mémorielle, qui consiste à retrouver le passé dans le présent, a justement besoin de l’ espace pour se fixer3 et le décor urbain peut être restitué comme un «mode d’ expression d’ une idéologie4 » . C’ est dans ce cadre qu’ il faut comprendre, sinon l’ apparition, du moins le développement, au ive siècle av. J.-C., d’ inscriptions monumentales qui reproduisent des annales politiques. Les habitudes épigraphiques propres à chaque cité ne marquent pas de différence significative au ive siècle : les manières de graver, les lieux où l’ on inscrit restent les mêmes et témoignent plutôt d’ une permanence de certains usages des inscriptions. En revanche, les types d’ inscriptions ne sont pas les mêmes et les archives de magistrats ou de prêtres, qui étaient conservées auparavant sous une autre forme, apparaissent de manière monumentale dans l’ espace public5. Est-ce que le ive siècle, de la fin de la guerre du Péloponnèse jusqu’ à la conquête de la Grèce par Alexandre, induit un contexte d’ instabilité et certaines recompositions

Les annales politiques dans l’ espace public : une nouveauté du ive siècle av. J.-C. ? 1