Couverture fascicule

Wagner Ewald, Africanische Handschriften. Teil 2. Islamische Handschriften aus Äthiopien. Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1997 (Verzeichnis der Orientalischen Handschriften in Deutschland, Band XXIV, 2)

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BCAI 17 – 2001 195 VII. ÉDITIONS, TRADUCTIONS, CATALOGUES DE MANUSCRITS

Wagner Ewald, Africanische Handschriften. Teil 2. Islamische Handschriften aus Äthiopien [ Marie-Geneviève Guesdon]

Wagner Ewald,

Africanische Handschriften. Teil 2. Islamische Handschriften aus Äthiopien

Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1997 (Verzeichnis der Orientalischen Handschriften in Deutschland, Band XXIV, 2). 20 _ 28,5 cm, 200 p.

Ce catalogue constitue la seconde partie de la série «Manuscrits africains » du catalogue collectif des manuscrits orientaux en Allemagne. La première partie concernait les manuscrits en swahili et autres langues d’Afrique (1).

L’introduction précise que, plutôt que des manuscrits «islamiques » , sont décrits dans ce volumes des manuscrits en écriture arabe provenant d’Éthiopie. Deux fonds sont concernés : le fonds Schlobies, actuellement conservés aux Archives de la Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften, et les manuscrits ayant appartenu à l’auteur, qui se trouvent également à Berlin, à la Staatsbibliothek Le premier fonds contient 38 manuscrits, le second 50, dont 24 reproductions dont les originaux se trouvent dans d’autres bibliothèques publiques et privées. Ces manuscrits contiennent 199 ouvrages, dont 139 en arabe, 29 en harari, 28 en silt’i et un en amharique. Deux ouvrages sont multilingues. Une introduction situe le contexte de la production de ces manuscrits. Depuis le début du XVIe siècle, Harar représente le centre culturel de l’islam au Sud-Est de l’Éthiopie. Deux auteurs du XVIIIe siècle sont relativement connus : Hæ‡ im ibn © Abd al-© Azîz ibn Amîr Hæ‡ im, (1711-1765) et Îamîd ibn al-Faqîh Σiddîq al-Hararî al-Îimyarî, qui écrivait en 1765. Au début du XIXe siècle, on peut citer Y º suf ibn Ωarîf MuÌammad Σufyæn : Kitæb fatÌ al-qædir fi manæqib al-imæm al-Ωay≈ Abædir.

Richard Burton, premier voyageur européen à Harar en 1855, admirait l’art local de la reliure. Un inventaire d’une bibliothèque de cette époque est disponible : il s’agit d’une liste de 100 livres appartenant à l’émir MuÌammad ibn ¢ Alî ibn ¢ Abd al-Ωak º r de Harar(1856-1875). L’intérêt pour les livres persiste aujourd’hui en Éthiopie, où, chez les particuliers, ils sont rangés dans des niches creusées dans les murs. Des textes arabes de droit shafi‘ ite, des prières, la Burda d’al-

Busîrî sont très répandus. Cependant, il existe aussi une littérature locale en langue arabe ou en harari, consistant essentiellement en prières, louanges du Prophète, chants sacrés, littérature édifiante, généalogie et notes historiques. C’est à ce type qu’appartiennent les manuscrits décrits ici, qui pour la plupart ont été copiés au XXe siècle. L’introduction propose une vue générale de ce type de fonds dans les bibliothèques européennes : les manuscrits rapportés par Philipp Paulitschke de son expédition à Harar en 1885 se trouvent aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de France et ceux apportés dans les années 30 par Enrico Cerulli à la Bibliothèque Vaticane. Hans Martin Schlobies, orientaliste et diplomate, s’était rendu en Éthiopie également dans les années 30. Maria Höfner avait fait du fonds Schlobies une

première liste qui a été complétée et revue par E. Wagner en 1952-53. Le fonds Schlobies ne contient pas seulement des manuscrits de Harar, mais aussi des volumes reliés éthiopiens, hébreux et arabes. Les volumes en caractères non arabes et ceux qui ne proviennent manifestement pas d’Éthiopie ne sont pas décrits ici, en particulier de nombreux cahiers et notes de provenance yéménite. Trois autres fonds constitués après la deuxième guerre mondiale sont mentionnés: celui de l’Institute of Ethiopian Studies de l’Université d’Addis Abeba, la collection particulière de A. J. Drewes à Leiden, et les manuscrits acquis par l’auteur à Harar entre 1966 et 1972, collection complétée par des copies de manuscrits d’autres fonds: A. J. Drewes à Leiden, I. M. Lewis à Londres, Bibliothèque Nationale de France, Bibliothèque Vaticane, et surtout Institute of Ethiopian Studies. Les reproductions sont aisément identifiables dans le catalogue par l’ajout de la mention «sim » dans la cote. Les ouvrages sont classés par matières, la description matérielle n’accompagnant cependant que le premier des ouvrages des nombreux recueils. Ils se répartissent de la manière suivante: Enseignement, 1; Commentaire du Coran, 1; Tradition, 1; Dogmatique, 3; Mystique, 8; Prières, louanges, 69; Magie, 5; Droit, 5; Grammaire, 1; Poésie, 10; Prose, 16; Histoire, 56; Divers, 1. Ces documents ont un grand intérêt documentaire sur la vie religieuse de Harar au

XXe siècle On sait gré à l’auteur de n’avoir pas sacrifié leur description matérielle et d’avoir respecté les règles de catalogage en vigueur pour la rédaction du Verzeichnis des Orientalischen Handschriften in Deutschland, règles exposées p. XV-XVII. Il est peut-être inutile de décrire le papier qui constitue le support des photocopies, mais les descriptions des documents originaux sont intéressantes et montrent comment la tradition du manuscrit s’est associée à une certaine modernité dans des conditions économiques difficiles. Certains manuscrits ont été copiés sur des cahiers d’écoliers, les documents en feuilles ne sont pas reliés mais agrafés, ou cousus à la machine à coudre. E. Wagner retrace pour chaque document les conditions de son acquisition, évoquant en même temps la production toute récente de ces manuscrits. Les plus anciens des manuscrits sont copiés sur des papiers filigranés précisément décrits. La partie «Index » comprend une table des références bibliographiques, un index des titres en arabe, des titres translittérés, des auteurs, des copistes, des autres noms de personnes, des noms de lieux, des langues et des écritures, des cotes et enfin des localisations des documents originaux reproduits. Quatre photographies montrent l’aspect des manuscrits et le style d’écriture qui se distinguent nettement de ceux des manuscrits produits au même moment à l’Ouest de l’Afrique.

Marie-Geneviève Guesdon Bibliothèque Nationale de France

(1) Ernst Dammann, Afrikanische Handschrifte. Teil 1. Handschriften in Swahili und anderen Sprachen Afrikas. Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1993 (verzeichnis der Oreitnalischen Handschriften in Deutschland, Band XXIV, 1)