Marguerite de Valois : Mémoires et autres récits, présentés et annotés par Yves Cazaux. (Le temps retrouvé.) Paris, Mercure de France, 1971, 14 X 20 cm, 331 p.

Par suite d’un malentendu, ce n’est qu’avec un retard bien involontaire qu’il est rendu compte ici de cet ouvrage paru à point au moment où le protes¬ tantisme français se préparait à commémorer, à propos de Coligny, la St-Bar-thélemy. Les Mémoires de la reine Margot constituent, on le sait, un docu¬ ment essentiel sur le XVIe s., car il confirme, et souvent modifie, ce que l’on a retenu, ou ce que l’on a cru devoir retenir de cette époque effervescente, sans toutefois qu’il s’agisse d’une œuvre d’historienne. L’univers de Marguerite est en effet trop étroit, univers «aussi déconcertant par l’originalité du décor que par la banalité des êtres ». Seulement, ces êtres, ces membres de la famille royale, déplorablement ou risiblement humains... ont gouverné la France !

La reine Margot témoigne donc de ce qu’elle a vu, entendu, compris des événements tantôt futiles, tantôt dramatiques (entre 1570 et 1582, ce qui n’est qu’un fragment d’un manuscrit plus étendu et perdu), tels qu’elle les a vécus