Couverture fascicule

Editorial

[éditorial]

Année 2008 103 pp. 2-3
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SYLVIE DÉMURGER ET JEAN-FRANÇOIS HUCHET

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No 2 0 0 8 / 2 L a stagnation de l’économie rurale chinoise au cours de la dernière décennie est devenue un défi pour le développement durable de l’économie du pays dans son ensemble. Avec une population rurale de plus de 745 millions de personnes, soit 57 % de la population totale en 2005, le pays ne peut pas se permettre d’ignorer des questions telles que la restructuration du secteur agricole, la modernisation des zones rurales et l’amélioration du bien-être des paysans. Assurer à la Chine des campagnes une transition douce est devenu la principale priorité du gouvernement depuis que Hu Jintao et Wen Jiabao ont, en 2003, accédé aux plus hautes fonctions. Une telle attitude marque clairement une rupture avec les priorités de Jiang Zemin et Zhu Rongji au cours des années 1990. Les coûts politiques et économiques des déséquilibres croissants dans l’économie rurale sont désormais devenus trop importants pour que le pouvoir puisse les ignorer. Depuis 2004, le gouvernement chinois a pris des mesures importantes pour remédier à ces derniers : accroissement des allocations budgétaires à l’éducation en zone rurale et à la sécurité sociale, développement de nouveaux dispositifs de sécurité sociale jusque-là disponibles seulement dans les zones urbaines, établissement et mise en oeuvre de provisions légales afin de protéger les ressources clés telles que les terres agricoles et l’eau, enfin, fourniture aux migrants d’un meilleur accès aux ressources publiques dans les villes. Quatre ans après le lancement de ces politiques, nous estimons qu’il est temps d’analyser l’évolution de la situation économique dans la Chine rurale. Ce dossier de Perspectives chinoises comporte plusieurs articles présentés à la conférence internationale sur les «Défis du développement dans la Chine rurale » tenue à Pékin les 25 et 26 octobre 2007 et co-organisée par l’Université d’économie et de commerce international de Pékin (UIBE), le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC) et le Groupe d’analyse et de théorie économique (GATE – Lyon). Les articles couvrent des questions clés relatives à la transformation de l’économie rurale chinoise telles que la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté, les migrations entre les campagnes et les villes, la dégradation de l’environnement ainsi que les réformes de la fiscalité et du système de santé. Ces articles sont fondés sur des données détaillées qui reflètent la diversité de l’économie rurale chinoise. Certains utilisent des données nationales ou nationalement représentatives tandis que d’autres proposent des études de cas fondées sur des micro-données relatives à diverses provinces telles que le Hebei, l’Anhui et le Qinghai. L’ensemble débute avec l’analyse fouillée de Claude Aubert de la production de grains et des modèles de consommation. En reconstruisant des statistiques à partir de sources variées, il montre que la Chine a assuré sa sécurité alimentaire au cours des 20 dernières années, processus qui s’est accompagné d’une transition vers un régime alimentaire carné. Ce message optimiste est néanmoins nuancé par l’impact potentiellement important à long terme du changement climatique sur l’ensemble du système de récoltes chinois. Les changements dans les comportements des ménages à l’égard de la migration et de la protection de l’environnement ont déterminé quelques-unes des récentes évolutions de la Chine rurale. Dans leur article, Maëlys de la Rupelle, Deng Quheng, Li Shi et Thomas Vendryes utilisent une enquête rurale significative au plan national pour analyser l’impact de l’insécurité foncière sur les décisions individuelles de migration. Ils mettent en lumière d’importantes différences entre les hommes et les femmes, et selon le type d’insécurité considéré. Tu Qin, Tan Shuhao, Nico Heerink et Qu Futian analysent, à partir de l’exemple des Mongols et des Tibétains de la région du lac Qinghai, comment les différences culturelles entre groupes ethniques se traduisent par de fortes disparités dans les comportements économiques et l’attitude à l’égard de l’environnement. Ces deux contributions ont des implications pour un large ensemble de questions politiques couvrant l’amélioration des institutions rurales, afin de faciliter les migrations des campagnes vers les villes, et la définition de mesures ciblées adaptées à différents groupes ethniques. La réduction de la pauvreté rurale constitue l’un des défis les plus pressants que doit relever la Chine. Les trois derniers articles analysent le revenu rural et l’équité sociale. Zhou Yuan et Yang Hong mettent en évidence l’impact négatif de la réallocation des eaux sur les récoltes et le revenu des agriculteurs dans le bassin de la rivière Chaobai près de Pékin. Ils préconisent l’adoption d’un meilleur mécanisme de compensation afin de parvenir à l’équité sociale. Christian Göbel analyse comment la mise en oeuvre de la réforme des taxes et prélèvements ruraux de 2003 a affecté Éditorial perspectives

chinoises

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