Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Prénommer, une analogie à l’œuvre

[article]

Année 2004 57-473 pp. 507-515
Fait partie d'un numéro thématique : L'analogie
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 507

buticTÈN ds psyctwloqie / tome 57 (5) / 473 / septembre-octobre 2004

Odile REVEYRAND-COULON* Paraskevi TSIPROPOULOU*

Prénommer, une analogie à l’œuvre

Notre propos, à la croisée de la psychologie et de l’anthropologie, consiste à illustrer, autant que faire se peut, une forme d’analogisation, à l’œuvre dans notre quotidien : la prénomination d’un enfant.

Prénommer, à la fois, introduit du même entre l’enfant et un autre sujet et, à la fois, l’en distingue par une singularisation. Nommer, c’est identifier, ce qui relève et de l’attribution et de la reconnaissance. Nommer, c’est appeler à la vie et «faire entrer l’en¬ fant dans l’ordre des relations humaines » (Tesone, 1988).

Nous retiendrons la prénomination par homo¬ nymie, homonymie qui, nous le montrerons, mobi¬ lise des processus analogiques.

A partir de deux exemples, l’un, en Afrique de l’Ouest, au Sénégal, notamment chez les Mandingues ; l’autre, en Grèce, en Macédoine, nous présenterons les règles culturelles et consensuelles, à l’intérieur desquelles s’expriment les aménage¬ ments et interprétations subjectifs.

Le choix de ces exemples, en des aires culturelles fort distantes, en des contextes socio-économiques pour le moins peu comparables, nous confronte à des expressions de la nomination, certes, variables, mais, toutes, mobilisatrices de processus conscients et inconscients, traduisant l’universalité du fonction¬ nement psychique analogique. Ces deux éclairages, extraits des terrains d’études par ailleurs explorés par chacune des auteures ', sont contrastés et dans une grande proximité.

Le travail d’analogisation, présent et dans l’orga¬ nisation des règles suggérées et dans l’organisation psychique, répond à des conventions sociales et traduit une nécessité psychique : «Le nom réfère à un espace psychique intermédiaire à plusieurs facettes, figurant l’articulation du symbolisme et des instances psychiques : l’idéal du moi (éponyme mythique) et surmoi (parrain), moi (entre être et sujet), tension phallique (nom du père) » (Flavigny, 1987).

Le prénom -objet sur lequel portera notre réflexion -laisse une large part à l’imaginaire et aux fantasmes de ceux qui le choisissent, que ce

soit le père ou (et) la mère ou tout autre personne. Mais, cette latitude subjective (en comparaison du nom institué), empreinte d’affects et de fantasmes, est contenue -nous allons le voir -dans les attendus et entendus culturels, répondant à des modalités dictées. Comme dans bien d’autres cas, pulsions et affects sont contraints de s’insérer dans un cadre culturel, une loi groupale. Aulagnier-Castoriadis nous rappelle que «la fonction symbolique du système de parenté a comme tâche un encadrement de l’espace de l’ima¬ ginaire, qui trace les limites que ce dernier ne saurait transgresser » (1975, p. 205). Au travers du prénom, symbole, représentation de mot, le désir subjectif, en accord avec le donné culturel et consensuel, mobili¬ serait une pensée par analogie.

Après avoir discerné la spécificité de la prénomi¬ nation par rapport à la nomination, nous regarderons les modalités de formalisation des analogies établies entre l’enfant et l’éponyme. Nous relèverons les raisonnements analogiques suscités par ce lien entre homonymes. Ensuite, nous repérerons les fonctions et effets de ces analogisations. Enfin, nous termine¬ rons sur les conséquences et implications, rapports de dépendance et d’obligation qui, en retour, lient les homonymes.

Prénomination et subjectivation

Où que ce soit, le choix du prénom n’est pas fortuit. La désignation adhère, d’une part, aux ethno-théories de la personne (considérations sociales, représentations culturelles, croyances et cosmogonies) et, d’autre part, traduit fantasmes et imaginaire paren¬ taux. Dans les deux exemples retenus, paraissent, plus explicites, des mécanismes qui président à ce choix.

En Grèce, selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon, selon la position d’aîné ou non, l’enfant se verra attribuer un prénom «hérité » d’un ascendant du côté paternel principalement ou bien maternel. L’idée est qu’une même âme anime l’enfant et son homonyme (Vernier, dans Offroy, 2001).

* Équipe «Psychologie de la construction du sujet », Université Victor-Segalen, Bordeaux 2.

1 . Pour la seconde, en vue de sa thèse «Représentation du lien mère-fils en Grèce ».

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw