Jeremy Punt, Postcolonial Biblical Interpretation. Reframing Paul, Leiden – Boston, Brill, 2015, VIII + 265 pages (Studies in Theology and Religion 20), ISBN 978-90-04-28845-4, 110 €. Les approches postcoloniales ont pris leur essor au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour dénoncer l’attitude impérialiste et hégémonique des puissances européennes. Elles se sont rapidement répandues et ont fait, dans les années 1990, leur entrée dans le champ des études bibliques où elles s’emploient à redonner la parole à ceux qui sont en marge. L’A. est l’un des représentants de cette approche. Il annonce d’emblée qu’il n’entend pas pour autant répudier les perspectives plus traditionnelles et que la pertinence de son propos, enraciné dans la réalité sud-africaine, lui paraît pouvoir dépasser le cadre de cette réalité. L’ensemble, qu’il présente comme une monographie, progresse en dix temps, les trois premiers étant théoriques et les sept derniers concrets. Le premier chapitre fait valoir que la critique biblique postcoloniale consiste en une diversité d’approches herméneutiques que caractérisent leur caractère politique et leur orientation idéologique et au sein desquelles le rapport aux textes est marqué par une herméneutique ressortissant à la fois au soupçon, dans la mesure où est dénoncé ce qui relève de l’oppression et de la répudiation, et à la réhabilitation de ce qui s’est retrouvé rejeté à la périphérie et qui, tout en ayant une incontournable relation avec le centre, mérite aussi de faire l’objet d’attention en tant que tel. Le second s’attache à démontrer l’aspect constructif que peut revêtir l’approche postcoloniale, par-delà le regard critique et déstabilisant qu’elle peut apporter, et, ainsi, sa pertinence, notamment dans les pays du Tiers-monde, mais aussi dans des sociétés sous