Couverture fascicule

Bronwen Neil, Pauline Allen (éd.), Collecting Early Christian Letters. From the Apostle Paul to Late Antiquity, Cambridge, Cambridge University Press, 2015

[compte-rendu]

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REVUE DES LIVRES REVUE D’HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE RELIGIEUSES 2016, Tome 96 n° 4, p. 439 à 500 463

Bronwen Neil, Pauline Allen (éd.), Collecting Early Christian Letters. From the Apostle Paul to Late Antiquity, Cambridge, Cambridge University Press, 2015, XIII + 260 pages, ISBN 978-1-107-09186-3, £ 67. La production épistolaire du monde antique retient de plus en plus l’attention des historiens : elle représente une source d’informations du plus grand intérêt en ce qui concerne non seulement ses auteurs et leur environnement, mais aussi l’époque et le contexte où elle a vu le jour. Dans une contribution publiée en 2012, Roy Gibson avait invité à dépasser l’examen des épîtres prises isolément, à étudier le processus de formation des collections épistolaires et à les analyser en tant qu’unités littéraires («On the Nature of Ancient Letter Collection » , Journal of Roman Studies 102, p. 56-78). S’inscrivant dans un tel sillage, l’Australian Catholic University et la Macquarie University ont organisé à Sydney, entre 2010 et 2013, le Symposium «Epistolary Conversations in Classical and Late Antiquity » consacré au phénomène de la constitution et de la circulation des recueils épistolaires aux six premiers siècles de notre ère. Les douze contributions réunies dans ce volume ont été présentées dans ce cadre. Cet ouvrage se compose de quatre parties. À deux chapitres introductifs, où les Éd. exposent les critères principaux qui présidaient à la confection d’une collection d’épîtres dans l’Antiquité gréco-romaine (B. Neil) et dans les milieux ecclésiastiques (P. Allen), fait suite une section portant sur la formation de l’épistolaire paulinien (I. J. Elmer ; B. Nongbri) et sur les collections des lettres issues de communautés monastiques (S. Rubenson ; M. Choat). Malgré la diversité des corpora analysés, les conclusions des A. convergent : la fabrication, la conservation et la circulation d’un recueil épistolaire ont pour fonction principale de renforcer le sentiment d’appartenance et les liens communautaires d’un groupe donné. La troisième partie est consacrée aux recueils épistolaires de quatre importantes figures épiscopales : Ambroise de Milan (J. H. W. G. Liebeschuetz), Basile de Césarée (A. Silvas), Jean Chrysostome (W. Mayer) et Théodoret de Cyr (A. M. Schor). Dans la dernière section sont analysées les collections des lettres papales : G. D. Dunn présente celles conservées dans la Collectio Corbeiensis (VIe siècle) et la Collectio Pithouensis (VIe-VIIe siècles), deux documents historiques de la plus haute importance ; B. Neil examine la collection épistolaire de Pélage Ier de Rome (556-561), constituée de 96 lettres qui représentent une mine d’informations capitales sur les controverses doctrinales et les questions disciplinaires internes à l’Église de la deuxième moitié du VIe siècle. Une riche bibliographie clôt le volume. Ces contributions, toutes de grande qualité, répondent sans conteste à l’objectif annoncé et ouvrent des pistes particulièrement fécondes pour la recherche historique. L’investigation des raisons qui ont déterminé la formation et la conservation des collections épistolaires, notamment lorsque le promoteur de ces recueils n’est pas l’auteur des lettres, est par exemple l’un des sujets traités dans ce volume et qui mériterait d’être approfondi à l’avenir.

G. Aragione