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Jean Le Galliot : Psychanalyse et langages littéraires

[compte-rendu]

Année 1979 24 pp. 140-141
Fait partie d'un numéro thématique : Écriture et folie
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• Jean Le Galliot, Psychanalyse et langages littéraires, théorie et pratique, avec la participation de Simone Le- cointre et de Roland Le Huenen, Peter Nesselroth, Paul Perron, Coll. « Université, Information, Formation, Littérature française », Nathan, 1977, un vol. 15 x 21, 256 p.

Destiné en principe à l'étudiant et l'enseignant en sciences humaines, ce livre intéressera quiconque, passionné de littérature, cherche à rendre sa compréhension et son regard critique plus riches par l'apport des théories psychanalytiques. Car ce travail a réussi à éviter un double écueil : l'amateurisme, si courant dans l'utilisation d'une technique vulgarisée sans précautions, et l'utilisation du texte comme symptôme du fonctionnement de la psyché, à placer au même rang que le rêve et les conduites. La perspective adoptée — le rapport de la psychanalyse aux langages littéraires plutôt qu'à la littérature comme institution, la clarté et la richesse dans l'exposé des doctrines freudiennes (première partie), le désir aussi d'éviter tout terrorisme doctrinal, pratique fort courante entre les différentes écoles psychanalytiques, font de cet ouvrage un excellent instrument, qui manquait jusqu'alors malgré des essais souvent passionnants, mais moins complets et moins « pédagogiques ». En ce sens, on notera les très intéressants chapitres intitulés « pratiques », qui me paraissent une des grandes nouveautés et le complément indispensable des exposés : par ces exemples variés, on peut enfin apprécier l'application de la théorie à son objet.

Dans un si large éventail de recherche, il est toutefois bien évident que quelques lacunes ou jugements un peu hâtifs se sont glissés. On s'étonnera tout de même que les travaux de Staro- binski n'apparaissent que dans la bibliographie complémentaire. Ils me paraissent cependant essentiels, car ils intègrent avec une extraordinaire intelligence et finesse à la fois la perspective existentielle et l'apport de la linguistique et de la stylistique moderne (l'analyse du texte des Confessions de Rousseau, dans La Relation critique, est un modèle en ce sens). Il est dommage aussi que les auteurs aient expédié aussi rapidement (et à mon sens avec des erreurs d'interprétation) les travaux de Bachelard et de Gilbert Durand. Il existe une équipe de chercheurs de disciplines très diverses qui travaillent sous la direction de ce dernier, et mettent au point une « mythocritique » — sur laquelle, il est vrai, n'existent que quelques articles.

Il faut, en tout cas, particulièrement louer le travail de Simone Lecointre, qui avait la rude tâche d'exposer les théories lacaniennes et les applications qui peuvent en être faites dans le domaine littéraire, avec notamment les

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