Couverture fascicule

P. Spencer, ed., Anthropology and the Riddle of the Sphinx. Paradoxes of Change in the Life Course

[compte-rendu]

Année 1995 134 pp. 213-215
Fait partie d'un numéro thématique : Âges et générations : ordres et désordres
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 213

Comptes rendus 213

Paul Spencer, ed., Anthropology and the Riddle of the Sphinx. Paradoxes of Change in the Life Course. London & New York, Routledge, 1990, xn + 222 p. (« ASA Monographs » 28).

Dédié au regretté Paul Blacking, ethnographe des Venda d'Afrique du Sud, cet ouvrage collectif est le fruit d'un colloque de l'Association of Social Anthropologists tenu en 1988 sur le thème de « la construction sociale de la jeunesse, de la maturation et du vieillissement». Le titre du recueil, «L'anthropologie et l'énigme du Sphinx. Les paradoxes du changement au cours de la vie », est dû à l'instigateur de la conférence, Stuart Thompson, « lecturer » à la School of Oriental and African Studies. Mais nul n'était mieux préparé que l'africaniste Paul Spencer pour élargir la problématique de l'âge en abolissant les frontières entre l'exotique et le domestique.

Spencer annonce en effet dans sa préface que le propos initial était « délibérément large, qu'il visait à couvrir le thème de l'âge dans son acception la plus vaste, et à promouvoir une approche holistique du cours de la vie » (p. xi). Plus précisément, les anthropologues réunis par Thompson se proposaient de « démêler » une série de problèmes, qualifiés d'« anomalies », qui semblent inhérents au champ sociologique de l'âge : les difficultés de la jeunesse, le concept peu rigoureux d'âge adulte, les dilemmes de la marginalité dans le grand âge, et surtout la construction, conditionnée par la culture et le genre, du déroulement de la vie. us partaient du constat que ces questions demeuraient implicites dans les écrits anthropologiques et que le développement considérable de la sociologie du vieillissement au cours des deux dernières décennies, spécialement en Amérique1, s'était inspiré très largement de sources ethnologiques. Il convenait donc que les anthropologues britanniques fissent connaître leurs positions théoriques et leurs méthodes d'enquête dans un champ devenu touffu, sinon envahissant.

En réalité, les limites d'un colloque contraignent le plus souvent à un éclectisme peu favorable à l'unité du propos. Les études rassemblées ici exigent du lecteur une gymnastique presque acrobatique. Qu'on en juge : les mouvements déjeunes Red Xhosa en Afrique du Sud (P. & I. Mayer), l'adolescence dans une communauté thérapeutique anglaise (I. Edgar), l'innovation rituelle et l'adolescence des filles dans des communautés juives américaines (L. Mars), les récits de vie de jeunes asiatiques musulmanes en Angleterre (P. Yates), la notion d'âge adulte en Géorgie soviétique (T. Dragadze), les métaphores du vieillissement à Taiwan (S. Thompson), l'art de vieillir avec grâce chez les Venda (J. Blacking), le chômage de longue durée et le handicap mental en Angleterre (R. Jenkins), la construction sociale du rôle de parent en République populaire de Chine (E. Croll), la retraite des fermiers finlandais (R. Abrahams), les stratégies relatives à la vieillesse chez les Berti du Soudan (L. Holy), trois exemples de construction de la vieillesse en Angleterre (H. Hazan), et, last but not least, une ethnographie anglaise de trois clubs du troisième âge en Normandie (J. Okely). La qualité est un peu inégale, mais l'ensemble a au moins le mérite de l'originalité.

Face à une telle diversité, la crédibilité du volume reposait dans la main du directeur de la publication. Dépassant son rôle d'introducteur et de guide, Spencer propose un cheminement théorique à ceux qui fréquentent la proliférante littérature sur le sujet. Intitulée « L'énigmatique décours : théories de l'âge et de ses transformations », sa contribution pourrait faire date dans l'histoire de l'anthropologie de l'âge, dont il faut reconnaître qu'elle n'a pris le devant de la scène, depuis une vingtaine d'années, que sous l'urgence de nos problèmes de société.

L'apport le plus original de l'essai introductif de Spencer est peut-être sa dernière

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw