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Soutenance de thèse de doctorat. L’opération Atlante, conquête et pacification d’une zone viêt-minh en Annam pendant Dien Bien Phu, analyse et enseignements

[compte-rendu]

Année 2002 229 p. 138
Fait partie d'un numéro thématique : Algérie
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TRAVAUX UNIVERSITAIRES

Soutenance de thèse de doctorat

L’opération Atlante, conquête et pacification d’une zone viêt-minh en Annam pendant Dien Bien Phu, analyse et enseignements.

Jury : recteur Nguyen the Anh, professeur Coutau-Bégarie, directeur de thèse, professeur Michel Bodin, généraux de Biré, Simon et Delmas.

Le 25 janvier 2003, à l’Ecole pratique des Hautes Etudes.

En choisissant de travailler sur «Atlante », le doctorant a voulu mettre en lumière une opération, soit très méconnue, soit très critiquée, car concomitante avec Dien Bien Phu. Défense et illustration de cette opération ? Pas exactement, mais tentative d’explication bienveillante, sans parti pris.

Le titre «conquête et pacifica¬ tion » est toutefois plus conforme au projet du général Navarre éla¬ boré en novembre 1953 qu’à sa réalisation sur le terrain. Initialement, Atlante devait être, pour Navarre, la principale opéra¬ tion pour 1954 : libérer, entre Nhatrang et Tourane, un vaste ter¬ ritoire occupé par le Viêt-minh depuis 7 ans et y installer une administration vietnamienne. Il y a bien eu, au Sud, un début de libé¬ ration et le débarquement à Qui Nonh, mais sans pouvoir empê¬ cher, au Nord, la poussée vietminh sur les Hauts Plateaux qui se tra¬ duit par l’abandon de Kantum et la sanglante défense de la RC19 jusqu’à la tragique évacuation d’Ankhé par le GM 100. Mais peut-on parler de pacification dans le territoire libéré dont les forces locales VM se sont retirées, tout en restant à proximité et alors que le siège de Dien Bien Phu connaît sa funeste issue ? Le général de Biré note que la crédibilité du pacifica¬ teur réside dans la durée de sa présence.

Le débat sur la pacification induit une réflexion sur l’armée

nationale vietnamienne. Le docto¬ rant la présente en organi¬ grammes, puis la montre au com¬ bat, avec des bonheurs divers : bataillons montagnards se battant bien sur les Hauts Plateaux, bataillons TDKQ se volatilisant le long de la côte. Le général Simon comprend cette attitude différente, estimant comme une faute majeure de projeter les unités vietna¬ miennes hors de leur zone d’origi¬ ne. Quant au recteur Nguyen the Anh, il reproche au doctorant de ne pas avoir assez souligné l’aspect politique de l’opération, ni le carac¬ tère de guerre civile. Pourquoi avoir toujours maintenu les unités vietnamiennes sous commande¬ ment français, ce qui permet au Viêt-minh de continuer à les traiter de «fantoches » ?

Michel Bodin estime que ce tra¬ vail très précis sur l’évolution des combats au niveau des Groupes mobiles (GM), n’effleure que l’aspect qualitatif des forces. Les rapports sur le moral auraient-ils aidé à mieux préciser la valeur des unités engagées ? Sur le plan stra¬ tégique, Atlante a-t-elle détourné le Viêt-minh de sa volonté d’occuper les plateaux pour préparer sa des¬ cente vers le Sud, un des objectifs définis par Giap (plan Boussole S.)

Le général de Biré estime que l’intérêt de cette thèse est de mon¬ trer que la connaissance de l’enne¬ mi, à l’origine et au cours de l’opé¬ ration, a toujours été défectueuse, par suite d’une recherche de ren¬ seignements souvent erronée. Finalement, la thèse ne prouve-t-elle pas qu’il fallait faire le contraire ?

En soulignant, comme tous les membres du jury, l’exceptionnelle qualité de la cartographie qui per¬ met, par son carroyage, de suivre le récit très minutieux des opéra¬ tions, le général Delmas pense qu’il aurait fallu mieux souligner le grand rôle des communications routières, que ce soit les axes nord-sud ou est-ouest. Y a-t-il une manœuvre génie, un commandant du génie ? Ne peut-on identifier les unités du génie au lieu de se bor¬ ner à écrire : le génie ouvre une

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