Couverture fascicule

René Rémond, L’anticléricalisme en France de 1815 à nos jours. (Les grandes études contemporaines). Paris, Fayard, 1976

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Georges Crespy, 1920-1976
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René Rémond, L’ anticléricalisme en France de 1815 à nos jours. (Les grandes

études contemporaines). Paris, Fayard, 1976. 21,5 cm, 374 p.

Deux parties dans ce livre. La première, brève (p. 3-58), répond à la ques¬ tion : Qu’est-ce que l’anticléricalisme ? Le seconde, longue (p. 59-354), en trace l’histoire depuis la Restauration jusqu’à Vatican IL En conclusion (p. 355-359) l’auteur interroge : L’anticléricalisme a-t-il un avenir ?

M. R. Rémond tient que «l’anticléricalisme est bien, en dépit de son nom, une idéologie politique positive » (p. 7). Il pense que «la défaveur que subit présentement l’anticléricalisme ne signifie pas nécessairement son dépérisse¬ ment irrémédiable » (p. 356). Sur quoi il observe : «On peut se demander si la branche aujourd’hui la plus vivace de l’anticléricalisme n’est pas intérieure et si sa soudaine diffusion au-dedans ne compense pas surabondamment l’atonie de l’anticléricalisme du dehors » (p. 357).

Ce disant il est en désaccord avec Henri Guillemin dans son Histoire des catholiques français au XIXe siècle (Genève, Editions du Milieu du monde, 1947). Il en résume ainsi le propos : «...une idéologie de diversion habilement entretenue par la bourgeoisie républicaine » (p. 5). Il est en désaccord aussi avec M. Alec Mellor, qui déclarait au terme de son Histoire de l’anticlérica¬ lisme français (Paris, Marne, 1967), ouvrage dont il fut rendu compte dans cette revue (1967/1) : «...l’anticléricalisme français n’est plus qu’un très vieil édifice profondément lézardé » (p. 452).

M. A. Mellor avait travaillé sur un espace beaucoup plus vaste que celui choisi par M. R. Rémond : des origines du christianisme jusqu’à nos jours. Cela pouvait aider à l’intelligence de la période contemporaine. La place, plus large, qui lui est faite dans le nouveau livre que nous présentons, nous laisse sur notre faim. On lit beaucoup de citations : livres, articles, chansons, dis¬ cours, distribuées et présentées très méthodiquement. L’analyse politico-reli¬ gieuse en souffre. On le voit, qu’on nous pardonne ! en ce qui concerne le protestantisme. Seul Frédéric Hoffet trouve place notable (p. 300-301). Mais les militants républicains et confessionnels des années 70, 80... 7 Mais les protestants actifs lors de la Séparation, au Parlement et dans l’opinion publi¬ que ? Les «morceaux choisis » tiennent la grande place. Un détail encore, en ce qui nous concerne : n’y eut-il d’anticléralisme protestant que chez les «libéraux » ?

M. R. Rémond remarque avec pertinence : «la question se pose de la nature dernière de l’anticléricalisme » (p. 358). En Histoire il nous paraît très diffi¬ cile de travailler et de publir en séparant anticléricalisme et cléricalisme.

Pierre Petit.