Couverture fascicule

Milja Van Tielhof. "Mother of all Trades". The Baltic Grain Trade in Amsterdam from the Late 16th to the Early 19th Century.

[compte-rendu]

Année 2004 82-4 pp. 1179-1180
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Leyden-Boston-Cologne, Brill, 2002 ; un vol. in-8° ; xvi-370 p., 29 ill., 26 tableaux, 14 graphiques, 1 fig. , 2 cartes. - En 1989, Jonathan I. Israel, dans son livre Dutch Primacy in World Trade 1580-1740 avait jeté, comme l'on dit familièrement, un pavé dans la mare. 11 avait rabaissé les bulk trades - le commerce volumineux - à commencer par celui des céréales de la Baltique et exalté en contre-partie les rich trades - le commerce précieux - considéré comme le pivot de la grandeur économique hollandaise. Il s'était attiré de la sorte un certain nombre de réponses, répliques et contestations de la part de plusieurs auteurs et dans plusieurs périodiques. 11 y avait quelque chose de piquant dans la poposition de J.I. Israel. Il ne s'était certainement pas rendu compte qu'avec cette affirmation, il avait rejoint la position d'un historien français qu'il ne porte pas dans son cœur. F. Braudel, en effet, sans porter de jugement sur le trafic du grain, s'était vigoureusement prononcé pour l'importance, sur la prépondérance des « produits leaders », c'est-à-dire les mêmes que les rich trades. Comme quoi, quand on met le diable à la porte, il rentre par la fenêtre... et vice-versa. Bien entendu, pour ne pas croupir dans une pénible incertitude, le seul et véritable moyen consiste à revenir aux documents, à la mesure quand elle est possible et elle l'était pour les relations avec la Baltique. C'est cet effort que Milja Van Tielhof a accompli, comme une suite d'un premier ouvrage, de 1995 : De Hollandse graanhandel 1470-1570. Koren op de Amsterdamse molen, dont il a été rendu compte ici même.

C'est peu de dire que l'on retrouve les qualités déjà remarquées. D'abord, à cause d'une notable différence dans l'envergure chronologique : deux siècles et demi (l'auteur est descendue jusqu'aux alentours de 1820, voire au delà !), contre un. Ensuite, la richesse documentaire, sinon la surabondance, due évidemment à des sources déjà connues (les comptes du Suund) mais aussi à une prospection assidue des Archives Municipales d'Amsterdam et de Γ Algemeen Rijksarchief à La Haye, sans oublier les publications de Maria Bogucka et de P.H. Winkelman. Tout ceci n'est encore rien. Il y a la mise en œuvre. La séduction vient du souci de traiter du sujet en son entier : les entreprises et les entrepreneurs, la fonction d'entrepôt, Amsterdam et les ports baltes fournisseurs (Danzig principalement), les informations : élément essentiel dans la prise de décision ; la navigation, les bâtiments, les prix, les coûts intermédiaires (le fret), le mouvement sur le Zuider Zee (les lichters ), par terre (les carriers ) et jusqu'aux remueurs des grains dans les entrepôts (les turners)...

Milja Van Tielhof a réparti la matière en quatre grandes périodes qu'elle a appelées : un âge d'expansion (1540-1650), une contraction (1650-1760), une renaissance (1760-1800), une marginalisation (1800-1860). Elle a finement tenté d'expliquer ce qui sous-tendit chacune et l'on sera difficilement en désaccord avec elle, même si l'on peut discuter sur les dates limites et regretter quelques omissions dans le panorama (Livourne) et quelques passages un peu convenus (sur les disettes françaises, par exemple en 1709). Tout le récit est encadré par deux études de cas : Cornells Pietersz. Hooft pour la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe, d'une part ; Willem De Clercq (1795-1844) d'autre part. Elle caractérise très bien l'environnement économique, le comportement et les idées de l'un et de l'autre : le premier grand entrepreneur, suractif, voyageur ; le second travailleur sur commission, pondéré, sédentaire. Ces deux personnalités, en vertu de leurs différences, témoignent parfaitement de l'évolution qui s'est produite et qui a été très diligemment étudiée. L'auteur disculpe d'ailleurs l'organisation globale de toute défaillance à l'origine ou reponsable du

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