Ulrike Kammerhofer-Aggermann (Hrsg.), Bergbau. Alltag und Identitât der Durrnberger Bergleute und Halleiner Salinenarbeiter in Geschichte und Gegenwart (Salzburger Beitràge zur Volkskunde, Bd 10), Salzburg 1998, 339 p.

L'Institut d'ethnologie du folklore européen a réuni une dizaine de contributions qui étudient un « lieu de mémoire » (en français dans le texte, en hommage à Pierre Nora), la mine, dans sa signification historique, politique et économique. Le terme semble d'autant plus approprié qu'avec la fermeture généralisée des mines en Europe ce lieu de mémoire n'a plus qu'une « virtual reality ». Les auteurs examinent la culture minière, la protection sociale du mineur au xixe siècle, les traditions culturelles des salineurs à la même époque, la vie quotidienne et la fête chez les mineurs de Salzbourg, du Diirrnberg et de Hallein, y compris à l'ère postindustrielle, l'emploi de prisonniers de guerre durant les deux guerres mondiales, russes, français, belges et italiens (après la « trahison » de Badoglio) dans les mines métalliques, de charbon et de sel du Salzkammergut, et leur vie quotidienne, il se termine par deux études sur la symbolique de la fameuse danse des épées avec laquelle les mineurs de sel du Diirrnberg célébraient Noël et le Nouvel An. Cependant « Bergwerk nicht eines Mannes Sache ist », les mines en pays germanophone portent à la descente l'inscription gravée « Gliick auf ! » qui rappelle les dangers qu'il fallait affronter dans ce monde souterrain et l'espoir de remonter sain et sauf.

Jean-Claude Hocquet