Couverture fascicule

François Gresle. Le service national

[compte-rendu]

Année 1997 62-3 pp. 445-446
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Page 445

Le service national

François Gresle

PUF, « Que sais-je ? », n° 3 275 Paris, 1997, 127 pages

La réforme de la politique de défense présentée par le président Chirac le 22 février 1996 prévoit la professionnali- sation des armées françaises et la suppression du service national pour 2002. Il s'agit d'un changement important pour les Français puisque l'institution du service militaire a marqué la vie de plusieurs générations d'hommes depuis plus d'un siècle. Au moment où l'on se pose la question de savoir quelle forme pourrait prendre désormais la participation des citoyens à la défense, l'ouvrage de François Gresle arrive au bon moment pour faire le point et détruire un certain nombre de mythes qui s'étaient constitués au fil du temps. Il nous livre une riche synthèse sur le service national à travers trois approches : historique, institutionnelle et sociologique.

L'approche historique permet à l'auteur de montrer que le mythe du citoyen en armes défendant la cité émerge à l'époque des Lumières, mais que l'idée du service militaire obligatoire ne prendra réellement forme qu'en 1798, avec la loi Jourdan. Elle régularise le principe des levées et permet de fournir les effectifs nécessaires aux armées qui combattent hors de France. L'impopularité de la conscription conduit Louis XVIII à l'abolir en 1814 mais l'insuffisance du nombre des engagés oblige le gouvernement à la réintroduire subrepticement en instaurant un service long sélectif par tirage au sort. Ce système qui sera en vigueur jusqu'à la chute du Second Empire ne permet pas une répartition égalitaire de l'effort de défense. C'est véritablement sous la Troisième République — encore faudra-t-il attendre la loi de 1905 — que le service militaire deviendra universel et égalitaire. La Grande Guerre consacrera le triomphe du citoyen-soldat. L'institution perdure jusqu'en 1962 et, à partir de cette date, on assiste à une marginalisation inexorable de la conscription ; l'auteur nous montre que la diversification des formes militaires et civiles du service national aboutit à le justifier au nom de principes qui n'ont plus rien de militaires.

Avec l'approche institutionnelle, François Gresle explicite, à travers les textes du code du service national de 1971, le fonctionnement de l'institution. Il décrit les différentes formes du service national ainsi que les étapes de la conscription : le recensement, la sélection où sont décidés les dispenses, les exemptions, les sursis (56 % d'une classe d'âge poursuit des études en 1995) et les reports d'incorporation. Ceux-ci représentent 93 % d'une classe d'âge, ce qui vide de son sens l'âge théorique d'appel. Enfin, il examine les modalités de l'affectation et de l'incorporation des recrues, en illustrant ses propos par l'exemple du contingent 1995.

Quant à l'approche sociologique, elle remet en cause un certain nombre d'idées reçues et permet de mieux apprécier l'ampleur de la crise du service national. Ainsi, le principe de l'universalité n'existe plus dans la mesure où seulement

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