Comptes rendus
G. Van Belle, J.G. Van der Watt & P. Maritz (éd.), Theology and Chris- tology in The Fourth Gospel. Essays by the Members of the SNTS Johannine Writings Seminar (coll. Bibliotheca Ephemeridum Theologi- carum Lovaniensium, 184). Leuven, University Press - Uitg. Peeters, 2005. xn-561 p. 24 x 16. 31 €. Isbn 90-5867-484-3 et 90-429-1571-4.
Ce volume présente vingt-deux articles rédigés par les membres du Johannine Writings Seminar entre 1999 et 2003, consacrés à des thèmes théologiques et christologiques majeurs du quatrième évangile. Ils peuvent être répartis en six ensembles. En voici une présentation résumée.
Jean et la cosmologie - Selon une démarche narratologique, J.A. du Rand (Johannesburg) (p. 21-46) montre comment la charpente du quatrième évangile a comme toile de fond les récits bibliques de la création (Gn l,l-2,4a et Gn 2,4b-25). L'auteur établit notamment des rapports entre Jn 1,1-51 (prologue et «semaine inaugurale») et le récit de Gn l,l-2,4a, d'une part, et entre Jn 20,23 et Gn 2,7, d'autre part. Par son Logos incarné dont la lumière fait reculer les ténèbres, Dieu inaugure la nouvelle création. En «soufflant» sur ses disciples au soir de Pâques, le ressuscité leur confie la tâche de recréer les hommes en les libérant du péché. Entre ces deux volets, l'évangéliste fait maintes fois allusion au thème de la création dans plusieurs discours et dans des récits, entre autres ceux des «signes» (par exemple en Jn 9,1-41 et Jn 1 1). La passion du Christ elle-même est concernée par la thématique de la création, comme l'exprime sa dernière parole : «Tout est achevé» (19,30).
Dans une démarche plus classique, Sjef van Tilborg (Nimègue) (p. 483- 502) explique comment les actes et les discours de Jésus peuvent être interprétés comme des «épiphanies» de ses origines divines. À travers eux, Jésus montre que le commencement et la fin des temps se rencontrent, que dans ce monde où régnent encore les ténèbres, la haine et le mensonge, a fait irruption le monde céleste qui est vie, fidélité et paix. Pour l'auteur, Jésus révèle bien davantage qu'il est simplement le Révélateur. En effet, en descendant des cieux, le Christ apporte aussi avec lui les «choses d'en haut». Durant son court séjour terrestre, Jésus a fait descendre le ciel sur la terre.
Jean, le dualisme et la gnose - J. Painter (Barton) (p. 225-243) se replonge dans la longue discussion concernant les liens éventuels entre le quatrième évangile et les écrits de Qumrân. Comme la tendance actuelle consiste à admettre qu'une dépendance directe de Jn par rapport aux manuscrits de la Mer Morte n'est plus guère plausible, certains chercheurs voudraient faire dériver les accents dualistes de Jn d'une vision du monde qui aurait circulé dans le christianisme paulinien. J. Painter récuse cette théorie. Après une étude de la pensée dualiste des textes de 1 QM 13.1-18 et 1 QS 3.13-4.26, il préfère maintenir l'hypothèse que c'est par rapport à Qumrân qu'une
