rapport présenté au nom m la commission des prix

M. A. JARDE, secrétaire générai.

Nous vivons — personne malheureusement ne peut l'ignorer — en un temps de gêne et de restrictions. Les difficultés financières, qui pèsent sur le plus modeste budget familial comme sur le formidable budget de l'Etat , n'épargnent pas davantage les budgets d'où dépendent la recherche et la production scientifiques. Les livres de science, qu'ils soient consacrés à la philologie ou aux mathématiques, atteignent des prix qui découragent les acheteurs, et bientôt il faudra être millionnaire pour oser publier un ouvrage d'archéologie, avec figures et planches. Le prix du papier a décuplé, les fiais d'impression ont suivi une progression analogue. Les imprimeurs se plaignent de ne plus trouver personne pour composer autre chose qu'un texte courant, sans notes, sans latin, sans grec ; nos concours typographiques, qui jadis connurent le succès, n'ont pu être repris depuis la guerre, et nous aurions peine aujourd'hui à trouver beaucoup de concurrents. C'est la grande misère des instituts et des laboratoires.

Et cependant, si je considère les études grecques, je me sens presque fier et tout optimiste. Il semble en effet que, mieux que d'autres disciplines, la nôtre réussisse à traverser assez allègrement la tourmente. Les revues qui recueillent les travaux des

REG, XXXIX, 1926, n° 180-181. e