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42 P. EVRARD - D. HASSAN- C. VI AU

Par delà ce qui les différencie, les théories examinées dans la première partie reposent sur un fond commun. Elles sont construites sur le même a-priori : propriété = autonomie. Dans un cas, en supposant que dans une formation sociale où domine le mode de production capitaliste, une rationalité de la production autre que capitaliste est possible, on est conduit à concevoir l'autonomie comme mode de production simple de marchan- drses (MPSM) ou petite production marchande (PPM). Dans l'autre, le refus de cette hypothèse oblige à construire le concept de « petit capitaliste s'auto-exploitant ».

Mais la prise en compte de cet axiome implique, dans les deux cas, la mise en œuvre d'une conception du capital qu'on peut qualifier de techni- ciste. La théorie de la PPM réduit le champ d'application du capital à une forme particulière du procès de travail. L'autre théorie commet l'erreur inverse : tout procès de travail se voit conféré le statut de procès de valorisation ; tout moyen de travail est alors capital.

La critique de ces deux théories fournit les principes sur lesquels peut s'édifier une autre conception :

— la propriété des moyens de travail n'a de sens que comprise dans son historicité ;

— dans la formation sociale où domine le MPC, cette historicité lui est donnée par son rapport au capital défini comme rapport de production.

Dès lors, seule l'exclusion du champ des rapports marchands par l'autosubsistance peut encore conférer au petit producteur une autonomie radicale vis-à-vis du capital. Puisque de nos jours cette possibilité n'existe plus, la situation des petits producteurs se caractérise par un état de soumissibilité au capital. Soumissibilité et non soumission, car cette situation où le producteur ne peut ni accumuler ni s'autosuffire, définit seulement la possibilité d'une soumission au capital ; elle ne dit pas si celle-ci existe vraiment, ni quelle en est la forme. La réponse à cette question doit être recherchée, dans chaque cas, par l'analyse concrète des rapports entre les producteurs et le capital.

Toutefois, les producteurs sont en rapport avec différents capitaux : capital d'amont fournisseur de moyens de travail, capital bancaire, capital d'aval. Ces capitaux participent-ils de la même façon à la détermination du statut du petit producteur agricole ? La réponse est non. En effet, la question de la soumission des producteurs est celle du contenu de l'échange de leur produit. Le producteur, à la différence de l'ouvrier, livre un produit et non directement sa capacité de travail. Il "s'agit donc de savoir dans quelle mesure ce produit est marchandise et, s'il ne l'est pas, de mettre à jour ce qui est réellement échangé. Cette façon de poser le problème amène donc à privilégier l'examen de ses rapports avec le capi-

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