Couverture fascicule

Françoise Lemoine, L'économie chinoise

[compte-rendu]

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Revue des livres

Françoise Lemoine. — L'économie chinoise, éditions La Découverte, Paris, 1986, 127 p.

Une analyse satisfaisante de l'économie chinoise contemporaine demande que l'on en considère au moins trois aspects : son caractère socialiste — même s'il est désormais loin du modèle soviétique —, son sous-développement économique et les caractéristiques propres du passé chinois.

Chacun de ces éléments est à la fois bien délimité et étroitement lié aux autres, mais le point de rencontre est difficile à saisir. En d'autres termes, les partisans de la « Chine éternelle » soulignent les aspects de « continuité », en négligeant les changements en cours, tandis que ceux qui soulignent l'importance de la révolution communiste donnent de l'emphase aux aspects idéologiques (« les deux lignes ») en oubliant par exemple, les problèmes du sous-développement.

Le premier mérite de Françoise Lemoine est celui d'avoir dépassé cette difficulté et d'avoir écrit, en 125 pages, une introduction claire et équilibrée aux problèmes économiques chinois.

Le livre est bien organisé et comble le lecteur par son bon sens et sa logique. Dans une première partie, on y analyse, rapidement, les politiques économiques mises en œuvres à partir de 1949 et les résultats obtenus. F. Lemoine divise la période 1949-1985 en deux sous-périodes : la première jusqu'en 1979 et la seconde depuis les successeurs de Mao. L'auteur estime que « les innovations maoïstes ne brisent pas les linéaments d'une stratégie économique qui continue à emprunter ses priorités et ses ressorts au modèle stalinien d'industrialisation ». L'équipe des successeurs de Mao est la seule à explorer des voies radicalement nouvelles.

La deuxième partie analyse quelques aspects du sous-développement économique de la Chine. On y observe comment d'une part l'agriculture demeure encore largement une activité de subsistance entraînant dans son orbite de petites entreprises industrielles d'intérêt strictement local, et comment, de l'autre, l'insuffisance des transports, les techniques de production désuètes et les comportements bureaucratiques continuent à affaiblir l'efficacité d'ensemble de l'industrie. En outre l'immensité du pays, les cloisonnements qu'y crée le relief, les inégalités régionales des niveaux de développement font naître des obstacles à l'intégration économique du pays. F. Lemoine observe que « les choix politiques l'ont aussi retardée : l'accent mis sur l'autosuffisance locale et les impasses faites sur la modernisation des transports se sont mutuellement renforcés ».

La troisième partie analyse les contraintes et les perspectives des années quatre-vingts. « La Chine — affirme F. Lemoine — ne sortira que très lentement du sous-développement et le décalage entre son statut international de grande puissance et sa condition économique ne se réduira que très progressivement ». L'actuelle stratégie qui paraît tenter de concilier les rémanences du modèle soviétique avec des emprunts à la stratégie des

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