Laurent Véray, Les Films d'actualité français de la Grande Guerre,

Paris, SIRPA/AFRHC, 1995, 245 p., ill. [Préface de Michèle Lagny].

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Avec les récents ouvrages de Laurent Mannoni, Jean-Jacques Meusy et Laurent Véray, la recherche sur le cinéma français de la première époque se dote enfin d'outils performants et actualisés. Il est donc à espérer que les chercheurs étrangers, souvent prompts à dénoncer le manque d'ambition des contributions hexagonales, daignent dorénavant se pencher sur ces opus fondamentaux dont le seul défaut — mais on sait qu'il est parfois rédhibitoire aux yeux des otages du sabir anglo-saxon — est d'être rédigés en français.

Le livre de Véray, jeune diplômé de l'université Paris III (où il exerce en tant qu'attaché d'enseignement et de recherche), est exemplaire à plus d'un titre. Il s'agit au départ d'une thèse d'histoire et d'études cinématogra¬ phiques soutenue en 1994 à la Sorbonne, sous la direction de Pierre Sorlin. Epurée de certaines scories universitaires, elle s'offre aujourd'hui à nous dans tout son passionnant foisonnement, ses ouvertures multiples sur une question jusqu'alors particulièrement mal traitée.

Dès les premières pages de son livre, Véray revendique une approche socioculturelle de son sujet, ce qui lui laisse la plus grande liberté quant à son traitement. On le voit ainsi étudier le «rapport entre le pouvoir et l'ins¬ titution cinématographique», aussi bien que la place du film «en tant que