Couverture fascicule

Jean Sirinelli, Les Enfants d’Alexandre. La littérature et la pensée grecques 334 av. J.-C. -519 ap. J.-C. , Paris, Fayard, 1993

[compte-rendu]

Année 1994 10-1 pp. 143-146
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Jean SIRINELLI, Les Enfants d’Alexandre. La littérature et la pensée grecques 334 av. J.-C. -519 ap. J.-C. , Paris, Fayard, 1993 .

C’est là un livre indispensable, mieux qu’indispensable nécessaire, mieux que nécessaire utile : il ne s’agit pas d’une gradation descendante ; car l’ouvrage ne fait pas que combler une lacune, que répondre à une situa¬ tion de la recherche ; mais il suscite la pensée.

Il fallait la culture et l’intelligence de Jean Sirin elli pour présenter plus de huit siècles de littérature hellénique dans ce qui n’est pas le der¬ nier volume d’une histoire de la littérature grecque, mais l’histoire de “la littérature d’un nouveau monde” (p. 10) . Ce n’est pourtant pas un essai qui pourrait se résumer par quelque idée centrale volontairement para¬ doxale ; l’idée selon laquelle la “fidélité” des successeurs “a été une perpé¬ tuelle rumination” (p. 558) n’est pas la conclusion de la dernière page ; elle introduit à une énumération de “quelques parcelles de l’héritage dont nous sommes redevables aux hommes d’alors” (p. 565) . Il y a pourtant au der¬ nier paragraphe quelque chose qui pourrait fournir le thème central : l’idée que, depuis Alexandre, la société “a commencé à ajouter à la conscience qu’elle avait d’elle-même celle de la dimension historique dans laquelle elle se mouvait”, c’est-à-dire “le sentiment qu’une force commande aux événe¬ ments dans leur globalité” (ibid.) ; mais ce n’est encore qu’ “un dernier trait” (ibid.) . Jean Sirinelli ne s’est pas donné la facilité de choix d’un essai, n’ a pas visé non plus la savante complétude inorganique d’un traité (entreprise sans doute impossible pour un individu). L’ouvrage est de ce genre intermédiaire du cours -terme non méprisant, le Port Royal de Sainte Beuve est un cours -où l’on ne peut toujours éviter tantôt la lour¬ deur dans l’énumération, tantôt la prudence dans le choix des idées, et où l’on se fera toujours reprocher incomplétude ou prudence excessive ; de ce genre relève le développement par nuances et corrections à des idées anciennes que l’on rapporte (voir, par exemple, sur les Hymnes de Callimaque, p. 137-139) ; c’est de cette même technique d’insertion dans une tradition d’enseignement que relève encore la reprise usuelle des tra¬ ductions de la Collection des Universités de France (voir note 1, p. 13) .

La présentation de cet héritage novateur qui selon Jean Sirinelli fut celui des huit siècles des “enfants d’Alexandre” est faite selon un plan chronologique où l’idéal , encore impossible à présent à atteindre, serait un découpage par générations . Ainsi peut on mieux suivre à la fois l’adapta¬ tion à chaque époque et la continuité d’une tradition . Cette façon d’aban¬ donner autant que possible un classement par genres littéraires va de pair avec l’existence d’un seul index, celui des noms de personnes citées (neuf pages d’index ; quelque huit cents noms) . Ceci n’est pas sans créer parfois

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