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Un étau ? Les écrivains entre État algérien et marché français

[article]

Année 2020 106 pp. 67-78
Fait partie d'un numéro thématique : Post-censure(s)
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Page 67

Tristan Leperlier

Un étau ? Les écrivains entre État algérien et marché français

Le champ littéraire algérien est bilingue (arabe/ français) 1 et transnational, c’est-à-dire opposant un pôle national (territorialisé en Algérie) et un pôle international, où publient et/ ou vivent les écrivains2. Ce caractère transnational conduit à des traitements différenciés de la liberté d’expression ; les deux capitales littéraires des espaces arabophone et francophone, Beyrouth3 et Paris4, étant réputées plus libérales, moins soumises à des censures politiques, morales ou religieuses qu’Alger. Dans sa modélisation des rapports de force littéraires internationaux jusqu’au milieu du xxe siècle, Pascale Casanova considère que «la configuration interne de chaque espace national est homologue de celle de l’univers littéraire international : elle s’organise aussi selon l’opposition entre le secteur le plus littéraire (et le moins national), et la zone la plus dépendante politiquement, c’est-à-dire selon l’opposition entre un pôle autonome et cosmopolite, et un pôle hétéronome, national et politique5 » . Elle néglige par là pourtant un facteur d’hétéronomie croissant fondé sur la recherche de rentabilité économique, en particulier en France depuis les années 19906. Or c’est en France que, parfois en danger de mort, s’exilent près d’un quart des écrivains algériens pendant la guerre civile des années 1990 : en tout, c’est donc un tiers de tous les écrivains algériens qui vivent en France, et deux tiers de toutes leurs publications qui y sont éditées7. Parallèlement à la censure en tant qu’institution répressive, le marché constitue une forme de censure plus insidieuse, en prenant en compte l’avis potentiellement négatif du futur lectorat ; ou par le phénomène d’invisibilisation qu’il opère, en donnant une plus grande visibilité à telle littérature plutôt qu’à une autre. De manière exceptionnelle, dans les années 1990, la littérature algérienne aurait ainsi été prise en étau entre deux «censures » : celle des islamistes et de l’État au pôle national du champ littéraire d’une part, celle du marché au pôle international (essentiellement en France) d’autre part8. Cet article entend montrer que, sans être entièrement erroné dans les faits, il 67

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