Couverture fascicule

Joël Cornette, La mort de Louis XIV. Apogée et crépuscule de la royauté, Paris, Gallimard, "Les journées qui ont fait la France", 2015

[compte-rendu]

Année 2016 44 pp. 136-138
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«La grandeur et les victoires du roi que nous pleurons ont été autrefois assez publiées […]. Les hommes ont tout dit, il y a longtemps, en parlant de sa gloire. Que nous reste-t-il ici, que d’en parler pour notre instruction ? » L’auteur de cette captivante rétrospective a le double mérite d’aller au-delà de la prudence dont Massillon avait fait preuve dans son oraison funèbre et de garder le sens de la mesure. Avec une attention méticuleuse, il restitue la carrière du roi au gré de ses itinéraires, en particulier avec Mazarin (le parrain) et Colbert (le manipulateur), et renforce son approche chronologique en privilégiant quelques thèmes (la grandeur, la guerre, la religion, la famille). Le présent ouvrage vise à découvrir le secret de la fortune du roi et à comprendre les raisons de son échec. Louis xiV s’applique dès l’enfance à «faire le roi » . il a un réel talent pour prendre une expression maintenant la distance voulue entre sa personne et son entourage. Sa grandeur est accompagnée de gravité et de majesté. À cet égard, il sait bientôt combiner l’image de sa puissance et la puissance de l’image. «Ordonnateur de sa propre gloire, il propose la mise en spectacle de son pouvoir comme source de création » . À cette politique culturelle, Colbert prête la main pour célébrer les entreprises du roi au nom des arts et des lettres. Ainsi, Le Brun sut glorifier le roi au palais du Louvre comme au château de Versailles. Par exemple, en accord avec lui, le peintre procéda à l’exécution en tapisserie de compositions historiques qui sont «l’Histoire du roy » . Autre illustration, Jean racine rédigea un précis des campagnes de Louis le Grand en parallèle à l’Histoire métallique du roi (1702). L’homme providentiel se tient dans l’ombre et permet au roi de briller. La marque du pouvoir se révèle dans les activités auxquelles il se livre. En matière de finances, le bon sens et la bonne volonté ne suffisent pas. Colbert ne persuada-t-il pas au roi qu’en devenant son propre ministre des finances, il les contrôlerait et mettrait fin aux abus ? Au prince les apparences, aux techniciens la gestion du royaume et les mesures que les événements exigent. L’interdépendance du pouvoir et des traitants augmente. On compte moins d’officiers et plus de commis. Avec eux il croit gouverner. De par l’autorité acquise sur les bureaux, il estime qu’il peut mener le monde et diriger les consciences. Mais l’engagement de la guerre contre les Provinces unies neutralise les efforts menés par

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