Couverture fascicule

Pekarskaja Ludmila V., Kidd Dafydd, mit Beiträgen von Michael Cowell, Istvan Erdelyi, Janet Lang, Marlia Mundell Mango, Nigel Meeks, Oleg M. Prichodnjuk, Der Silberscbatz von Martynovka (Ukraine) aus des 6. und 7. Jahrhundert, Monographien zur Fruhgeschichte und Mittelalterarchäologie, Herausge-geben Falko DAIM, 1, 1994

[compte-rendu]

Année 1997 27 pp. 299-301
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Bulletin critique

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Pekarskaja Ludmila V., Kidd Dafydd, mit Beitràgen von Michael Cowell, Istvan Erdelyi, Janet Lang, Marlia Mundell Mango, Nigel Meeks, Oleg M. Prichodnjuk, Der Silberscbatz von Martynovka (Ukraine) aus des 6. und 7. Jahrhundert, Monographien zur Fruhgeschichte und Mittelalterarchâologie, Herausge-geben Falko DAIM, 1, Universitàtsverlag Wagner, Innsbruck, 1994, 175 pages, 57 planches.

Le trésor mis au jour en 1907 à Martynovka, près de Kiev, et contenant 116 objets en argent (pesant environ 3,3 kg) représente une des plus célèbres et des plus énigmatiques découvertes du haut Moyen Âge dans la région du Dniepr. Sa première publication complète, effectuée par L. Pekarskaja et D. Kidd, en collaboration avec des collègues anglais, ukrainiens et hongrois, est un véritable événement dans l'archéologie de l'Europe de l'est. En effet, pour la première fois les chercheurs peuvent prendre connaissance de la totalité des objets qui composent ce trésor. Le matériel est présenté d'une façon exemplaire, dans une excellente édition réalisée par F. Daim. Une série d'articles complémentaires, publiés ailleurs par D. Kidd et T. Pekarskaja en russe et en anglais (notamment dans La noblesse romaine et les chefs Barbares du uf au vif s., Condé-sur-Noireau, 1995, pp. 351-360), a contribué à la connaissance de ce trésor.

La partie principale du livre est composée de six chapitres, suivis d'un catalogue. Dans les deux premiers chapitres (pp. 13-24) L. Pekarskaja et D. Kidd présentent l'histoire de la décou¬ verte. Les objets composant le trésor sont parvenus au Musée Historique d'Ukraine et au British Museum en plusieurs lots. Les troisième et quatrième chapitres (pp. 25-35) font état des objets qui ce trouvent aujourd'hui dans les collections, de ces deux musées. Les auteurs, se basant sur une étude détaillée, proposent une identification de ces pièces. Rappelons que le trésor se compose notamment de parures féminines (des fibules ansées, des torques, des bracelets, des pendentifs temporaux), d'accessoires du costume masculin (notamment de garnitures de ceintures), d'armes (des fragments d'une épée) et de vais¬ selle byzantine. Enfin, certains objets ne peuvent pas être identifiés d'une façon indiscutable. Sans se lancer dans une discussion sur la datation et l'attribution ethnique de ces objets, les auteurs attirent l'attention sur les parallèles byzantins et lombards des garnitures de ceintures (p. 35) longtemps consi¬ dérées comme caractéristiques des peuples de la steppe du vie-vne s. Cela ouvre des perspectives tout à fait nouvelles dans la discussion. M. M. Mango, dans le cinquième chapitre (pp. 36-42), étudie la vaisselle byzantine qui fait partie du trésor : deux coupes, une cuillère et un fragment de plat en argent. Une des coupes porte des marques de contrôle de 565-578, qui montrent l'origine constantinopolitaine de ce récipient. Les analyses mé-tallographiques des objets sont présentées dans le sixième chapitre (pp. 43-49) par J. Lang, N. Meeks et L. Pekarskaja. Ces analyses ont démontré une diversité déroutante du caractère du métal dans les échantillons provenant de 89 objets. Cette diversité ne permet pas de reconstituer des groupes homogènes d'objets d'après la composition du métal. Enfin, un catalogue très détaillé, illustré de magnifiques photos, clôt la partie prin¬ cipale (pp. 50-151). Parmi les planches, plusieurs montrent les

parallèles byzantins, lombards et alamaniques des ceinturons de Martynovka (pl. 55-57). Somme toute, cette partie représente un magnifique instrument de travail, désormais incontournable dans l'étude de l'archéologie du haut Moyen Âge dans la partie méridionale de l'Europe de l'est.

Deux études annexes complètent d'une façon heureuse la publication. I. Erdelyi, éminent spécialiste hongrois de l'archéo¬ logie des peuples de la steppe, présente les parallèles avars d'objets découverts à Martynovka (pp. 153-161). Il s'agit essen¬ tiellement de détails des garnitures de ceintures. Il fait remarquer, tout comme D. Kidd, le caractère byzantin des garnitures en question, attribuées essentiellement au vif s. O. Prichodnjizk, archéologue ukrainien, auteur d'importantes études sur les antiquités du haut Moyen Âge dans la région du Dniepr, se penche sur la question de l'attribution éthnique et culturelle du trésor (pp. 163-173) (une version russe de cette étude est publiée, en collaboration avec d'autres auteurs dans Materialy po Arbeologii, Istorii i Etnografii Tavrii , 2, Simferopol, 1991, pp. 72-92). O. Prichodnjitk souligne que parmi les objets de Martynovka, certains, notamment les garnitures de ceintures masculines, avaient une large diffusion, parmi différents peu¬ ples, et qu'ils ne peuvent pas être utilisés comme indices ethniques. D'autres, comme par exemple les figurines d'hommes, ont des parallèles parmi les antiquités alaines du Caucase et de Crimée. En revanche, les bijoux féminins du trésor appartiennent soit à la civilisation slave locale, dite de Penkovka, soit au costume féminin balte. Le trésor de Marty¬ novka fait partie d'un groupe de découvertes effectuées dans la steppe forestière ukrainienne et russe. La zone de leur diffusion correspond grosso modo au territoire de la culture de Penkovka, actuellement attribuée par la plupart des chercheurs aux Slaves-Antes. D'autre part, de nombreux objets caractéris¬ tiques des trésors dit type Martynovka, et même des trésors entiers (Vilhovtchik) ont été mis au jour sur des habitats du type Penkovka. Tout cela permet à O. Prichodnjuk de consi¬ dérer ces trésors comme slaves. Il partage l'opinion d'A.K. Ambroz et d'A.T. Aibabin selon laquelle le trésor a été enterré dans la deuxième moitié du vne s.

Le point de vue d'O. Prichodnjuk nous paraît tout à fait raisonnable. Quelques précisions concernant la datation des objets s'imposent cependant. À notre avis, la date proposée par A.K. Ambroz, A.K. Ajbabin et O. Prihodnjtik pour l'enfouis¬ sement du trésor, c'est-à-dire la deuxième moitié du vne s., est justifiée par l'examen d'une pseudo-boucle provenant de Mar¬ tynovka (Pekarskaja, Kidd 1994, pl. 38.5,6). Le terminus post quem de ces pseudo-boucles est défini par leur présence dans des ensembles clos où se trouvent des monnaies de la moitié et du troisième quart du viie s. C'est le cas de la découverte de Perescepina (dite «tombe de khan Kouvrat») avec des mon-

Archéologie Médiévale, tome XXVII, pp. 287-302 © CNRS ÉDITIONS 1998

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