Couverture fascicule

Pierre-Olivier Leroy, Strabon. Géographie. Tome XII. Livre XV. L’Inde, l’Ariane, la Perse. Texte établi et traduit par P.-O. L. Paris, Les Belles Lettres, 2016

[compte-rendu]

Année 2017 86 pp. 340-341
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Pierre-Olivier LEROY, Strabon. Géographie. Tome XII. Livre XV. L’Inde, l’Ariane, la Perse. Texte établi et traduit par P.-O. L. Paris, Les Belles Lettres, 2016. 1 vol. CCV-

320 p. en partie doubles, 4 cartes (COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE. SÉRIE

GRECQUE, 523). Prix : 55 €. ISBN 978-2-251-00607-9. Le douzième volume de la Géographie de Strabon est particulièrement intéressant parce qu’il contient une description de l’Inde, la première qui nous ait été transmise dans son intégralité après celle d’Hérodote. De plus, il permet de confronter à propos du sous-continent l’usage que Strabon fait des oeuvres de ses prédécesseurs après avoir mis en cause – parfois très sévèrement – leur fiabilité. C’est ce que démontre Pierre-Olivier Leroy dans sa remarquable notice introductive, divisée en six paragraphes, qui situe l’analyse dans une perspective vaste. Le premier paragraphe présente l’objet et le plan d’ensemble du livre XV, montrant d’emblée que l’Inde, l’Ariane et la Perse ne sont pas traitées de la même façon par le géographe d’Amasée. Le deuxième paragraphe aborde la question de la date et du mode de composition de l’ouvrage sur lesquels les avis sont partagés et qui, selon Leroy, ne peuvent être tranchés vu l’état de la documentation et les incertitudes de la critique interne. Le troisième paragraphe envisage la perception de l’Inde et du monde iranien dans la tradition grecque et dans l’ensemble de l’ouvrage de Strabon, le quatrième, les sources de notre géographe, le cinquième, la géographie et l’ethnographie des trois contrées envisagées ; c’est dans l’élaboration de ces trois paragraphes que P.-O. Leroy montre l’étourdissante érudition et l’analyse rigoureuse que sa thèse de doctorat lui a permis d’acquérir. Citons trois exemples illustrant ces qualités. Notre auteur remarque, à la suite d’autres, que Strabon, tout en proclamant son refus d’intégrer le mythe comme source d’information, produit non sans complaisance la liste des peuples monstrueux fournie par Mégasthène ; il attribue cette démarche à un goût refoulé de l’étrange (alors qu’il est explicitement affirmé chez d’autres) et au désir, manifeste dans d’autres passages, de produire une oeuvre littéraire en même temps que scientifique (p. XXXVIII-XXXIX). Très intéressante est également l’analyse de la méthodologie de Strabon, laquelle est moins systématique que ce qu’annonce l’introduction générale de notre géographe : si la hiérarchie des sources, établie en fonction de leur fiabilité, est claire – au sommet de celle-ci figure Ératosthène, au second rang, Néarque et Aristobule, tandis qu’Onésicrite et Mégasthène occupent la dernière place et sont utilisés faute de mieux –, elle est souvent mise à mal dans la pratique : ainsi plusieurs auteurs sont compilés à propos d’un sujet identique soit pour donner plus de détails sur une information soit quand Strabon hésite à trancher entre témoignages divergents, soit encore quand il tient à définir sa propre position face aux auteurs qui

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