Couverture fascicule

Karl Canvat, Luc Collés, Jean-Louis Dufays. La Fontaine aujourd'hui. Université de Namur. Collection Diptyque.

[compte-rendu]

Année 2006 38 p. 41
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LA FONTAINE AUJOURD'HUI

Karl CANVAT, Luc COLLÉS, Jean-Louis DUFAYS

Collection DIPTYQUE,

Cedocef, Université de Namur, 96 p.

Tout le monde connaît La Fontaine. Classique des classiques, le plus populaire, celui dont l'œuvre, naguère encore, était proposée l'une des premières aux enfants de nos écoles, véritable héros de l'imagerie

littéraire universelle (le «bonhomme » candide, paresseux, rêveur et distrait...), inspirateur des plus grands peintres et illustrateurs (Chauveau, Oudry, Grandville, Doré, Rabier, Moreau, Chagall...). Pilier de l'édition, ses Fables sont dans tous les catalogues, dans tous les formats, à tous les prix. L'école ne s'y est pas trompée, qui, très tôt, les a utilisées pour la poésie, la récitation, la grammaire et en a fait, au prix d'un choix tendancieux, une sorte de bréviaire du savoir-vivre, de prêt-à-porter d'une sagesse conformiste : prudence, travail, mesure, patience, économie...

Mais connaît-on vraiment La Fontaine ? L'homme est bien plus complexe que ne le voudrait sa légende : préoccupé tout au long de sa vie par les soucis d'argent, mais choisissant souvent la précarité, n'hésitant pas à se montrer audacieux dans ses choix littéraires, mais respectant les Anciens, proche des milieux libertins et des philosophes matérialistes, mais rempli d'inquiétude religieuse et métaphysique...

Quant à l'œuvre, elle est immense et diverse. Les Fables ne constituent qu'une part de la production de ce polygraphe, qui composa aussi des contes, un roman mêlé de prose et de vers, une idylle héroïque, deux livrets d'opéra, deux tragédies, deux comédies, un ballet comique, les fragments d'un songe, un poème scientifique, trois épîtres critiques en vers, deux paraphrases de textes sacrés, une relation de voyage, six élégies, des ballades, des madrigaux, des sonnets, des chansons, des épithalames et des épigrammes, un pastiche, des traductions de vers latins, des lettres, beaucoup de vers de circonstances... Bilan estimable pour un paresseux. . .

Enfin, les Fables ne sont-elles vraiment que des apologues naïfs inspirés d'Esope, de Phèdre et de quelques autres ? La plupart nous sont en fait inconnues. Les autres sont recyclées en maximes, proverbes, spots publicitaires ou dessins animés. Mais rien de moins naïf que les Fables. Il suffit de les (re)lire pour comprendre qu'elles relèvent d'un art du détour, de la feinte, de la duplicité, de «l'écriture oblique ».

C'est ce La Fontaine, à la fois un et multiple, que le présent ouvrage espère faire connaître un peu mieux aux publics des classes.

Karl CANVAT

IUFM de Lorraine Celted-Université de Metz

Karl CANVAT

IUFM de Lorraine Celted-Université de Metz